L'immigration clandestine à Melilla s'est accélérée de manière impressionnante cette année au point d'amener les centres d'accueil à refuser du monde. Alors que les candidats subsahariens sont les plus nombreux lors des tentatives d'entrée dans l'enclave espagnole, Algériens et Syriens sont les principaux migrants clandestins hébergés dans les centres d'accueil de l'enclave espagnole. Explications. Lorsqu'on évoque l'immigration clandestine à Ceuta ou Melilla, on ne peut faire fi du nombre important de subsahariens qui tentent leur chance pour entrer dans ces deux villes. Depuis l'apparition de ce phénomène au début des années 2000, ce sont ces migrants originaires d'Afrique subsaharienne qui multiplient les tentatives aux frontières des deux présides et ce, malgré le renforcement des contrôles dans les zones les plus affectées. Pourtant, souligne l'agence espagnole EFE, un grand nombre d'immigrants de différentes origines accèdent également à la ville depuis la frontière avec le Maroc. Selon cette même source, l'immigration dans les deux enclaves cache un aspect bien particulier mais qui passe la plupart du temps inaperçu. En effet, les subsahariens ne sont pas les seuls à tenter les passages irréguliers aux frontières de ces deux enclaves. D'autres migrants originaires du Maghreb et même des non Africains réussissent à entrer clandestinement à Melilla et sont accueillis dans les centres qui leur sont réservés. En tête arrivent les Algériens suivis des Syriens. Algériens et syriens c'est 40% de l'effectif des centres d'accueil Selon les chiffres publiés par EFE, les Algériens sont les plus nombreux dans le centre d'accueil pour migrants de Melilla. Ils sont au nombre de 200, dont 45 mineurs, dans le Centre d'hébergement des immigrés (CETI) de Melilla et représentent 28 familles. Les Algériens qui bénéficient de la proximité avec le Maroc multiplient les tentatives d'entrée irrégulière dans l'enclave espagnole. Ils sont suivis par les Syriens qui fuient le conflit qui règne dans leur pays depuis plus de deux années. Le CETI de Melilla accueille actuellement 177 Syriens, dont 85 mineurs. Début septembre, une source espagnole avait souligné que la plupart des migrants algériens achetaient des passeports marocains de personnes avec qui ils ont des traits de ressemblance, parfois même très minimes. Une fois la pièce d'identité obtenue, ces candidats à l'immigration clandestine tentent leur chance pendant les jours de forte affluence aux frontières où les agents de la police sont très occupés par les contrôles. S'agissant des migrants syriens, ils viennent environ par groupe de six pour entrer clandestinement dans la ville. La majorité de ces migrants fuient la guerre en Syrie pour obtenir l'asile en Espagne. Bien que le motif de l'immigration des Syriens soit établi, seules 16 demandes d'asile ont été déposées. Parmi ces requêtes, 12 ont été déclarées recevables et les 4 autres sont en cours d'étude. Le CETI de Melilla refuse toujours du monde Depuis plusieurs mois, le CETI fait face à une situation insupportable. Le Bureau du gouvernement espagnol indique que le centre accueille 40 nationalités et 900 immigrés, soit près du double de sa capacité idéale qui est de 480. Après les Algériens et les Syriens, les migrants maliens (150), guinéens (89) et nigériens (52) sont les plus nombreux. Ces dernières semaines, l'Espagne, afin de lutter contre ce phénomène migratoire, a adopté des mesures drastiques en rajoutant des objets tranchants sur les barbelés pour empêcher l'entrée des migrants. Jusqu'au 1er décembre, quelques 2 270 personnes avaient réussi à entrer à Melilla contre 2 186 l'année dernière. Toujours selon la même source, le nombre d'entrées a été réduit grâce aux multiples contrôles et autres mesures prises au niveau des frontières. Seul hic, la pression migratoire n'a pas pour autant baissé d'un cran.