La dernière fois que le roi Mohamed VI s'est réuni avec un président américain remonte à 2002, sous le mandat de George W. Bush, à l'occasion d'un voyage officiel au pays de l'oncle Sam. Le 22 novembre, ce sera au tour de Barack Obama à Washington. C'est désormais officiel. Le roi Mohamed VI aura des entretiens, le 22 novembre, avec Barack Obama a indiqué jeudi un bref communiqué de la Maison blanche repris par une dépêche de l'agence EFE. Signe du réchauffement des relations entre les deux pays, «une visite qui consolidera l'amitié permanente entre les Etats-Unis et le Maroc et consolidera notre alliance stratégique», a précisé, Jay Carney, le porte-parole du président Obama. La première rencontre officielle entre Obama et Mohamed VI Le même fonctionnaire a assuré que la rencontre du souverain avec Obama, la première du genre, permettra de «rehausser le niveau de coopération» entre les deux pays pour faire face aux «défis régionaux» dont notamment «la lutte contre l'extrémisme violents, l'appui aux transitions démocratiques et la promotion du développement économique au Moyen-Orient et en Afrique», a-t-il ajouté. Durant cette visite, le président Obama saisira cette occasion pour exprimer au roi Mohammed VI le soutien de Washington «aux réformes économiques et démocratiques menées par le Maroc», conclut la même source. Pour rappel, le monarque s'était déplacé, en septembre 2010, à New York pour assister à la réunion annuelle de l'Assemblée générale de l'ONU mais sans pouvoir rencontrer Obama. Un «problème d'agenda» était à l'origine de ce premier rendez-vous raté entre les deux chefs d'Etats. Vers un réchauffement ? L'annonce par la Maison blanche de ce déplacement royal aux Etats-Unis intervient au lendemain du discours du souverain à l'occasion du 38ème anniversaire de la Marche verte. Au cours de celui-ci, le roi a regretté que «certains Etats s'inscrivent dans la démarche» des adversaires du royaume en faisant «abstraction des réalisations accomplies par notre pays, notamment dans le domaine des droits de l'Homme et des libertés». Un reproche indirect à Washington. Cette visite marquera-t-elle un réchauffement des relations entre le royaume et les Etats-Unis ? Rien n'est moins sûr. Avec l'administration démocrate, la confiance n'est plus au rendez-vous, et ce, depuis le premier jour de sa prise de fonction. Le départ d'Hillary Clinton, en janvier 2012, du département d'Etat n'a fait qu'accentuer et révéler au grand jour les tensions qui existaient déjà. L'affrontement était inéluctable et il a eu lieu, en avril 2012 au Conseil de sécurité, lors de la présentation d'un projet de résolution américain proposant d'élargir le mandat de la Minurso à la surveillance des droits de l'Homme au Sahara occidental. Cette première grande crise ouverte entre les deux "alliés" s'est terminée en faveur du Maroc. L'appel téléphonique, du 9 mai, du président Obama au roi Mohammed VI a permis d'éteindre l'incendie mais les braises restaient toujours chaudes. Un simple coup de vent et cela pouvait repartir de nouveau. Cest ce qui s'est produit, effectivement, avec le rapport de John Kerry sur les droits de l'Homme au Sahara.