Madrid suit avec attention l'affaire du décès de deux de ses ressortissants, tués par une patrouille de la marine marocaine. Le département de José Margallo a demandé à Rabat de lui fournir des «informations» sur les circonstances de ce drame. Le gouvernement Rajoy temporise pour le moment. La marine royale a tué deux Espagnols, résidents à Melilla qui se trouvaient à bord d'une embarcation rapide. L'incident s'est produit, dimanche soir vers 19 heures dans les eaux marocaines, dans la zone appelée «Punta Negri», lors d'une course poursuite. Les causes du refus des jeunes, âgés de moins de trente ans, d'obtempérer aux ordres d'une patrouille de s'arrêter pour une opération d'inspection ne sont pas encore élucidées. S'agit-il d'une opération de trafic de drogue, de terrorisme ou d'une bavure de la marine ? De son côté, la presse espagnole n'apporte, pour le moment, aucune réponse à ces questions. Elle se contente de relayer, avec réserve, une dépêche de la MAP, citant un communiqué des autorités. Toutefois, les médias ibériques ont tous insisté sur l'absence de substance illicite dans l'embarcation. Le département de José Margallo demande des informations Les deux jeunes Espagnols, ayant également la nationalité marocaine, sont issus de «deux familles très connues à Melilla», rapporte El Faro Digital dans son édition d'aujourd'hui. Pour le moment, le gouvernement Rajoy n'est pas encore monté au créneau pour dénoncer les circonstances du décès de ces deux ressortissants. Le ministère des Affaires étrangères dirigé par José Margallo a seulement, et sur un ton très courtois, demandé à son homologue marocain de lui fournir des «informations» sur ce drame. Et ce n'est même pas son ambassade à Rabat qui s'est chargé de transmettre cette sollicitude mais son consulat général à Nador. Visiblement, Madrid ne cherche pas à jeter de l'huile sur cette affaire. Ses bonnes relations avec le Maroc pourraient subir les conséquences d'une escalade diplomatique. D'autant que Rabat est fortement engagée dans la lutte contre les tentatives des Subsahariens d'atteindre Melilla. Hier, le quotidien catalan La Vanguardia a fait état de la détention, sur les côtes de Tanger, de 93 Subsahariens candidats à l'immigration illégale à bord d'une patera à destination de l'Espagne.