Benkirane II est le 33ième gouvernement au Maroc alors que le parlement marocain a 50 ans d'existence. Tout ce beau monde continue de toucher des indemnités même après la fin de leurs fonctions. Des retraites, parfois sonnantes et trébuchantes, alors que la durée de leurs mandats reste limitée dans le temps. Et les pensions versées à ces chanceux sont à l'abri des aléas que connaissent les caisses de retraites au Maroc. Une autre forme d'économie de rente à laquelle s'attaque une page lancée sur facebook. Les réseaux sociaux sont des espaces, de prédilection, pour les mouvements de contestation au Maroc. Après le succès de la mobilisation contre la grâce royale accordée au pédophile Daniel Galvan, voilà qu'une initiative a été lancée, le 22 octobre, sur facebook pour demander l'arrêt immédiat des versements des pensions de retraites aux députés, conseillers, ministres et aux secrétaires d'Etat. La page comptait, jusqu'à ce matin, plus 1 700 fans. Bien que son impact soit très limité, elle a le mérite de relancer le débat sur ces millions de dirhams distribués chaque mois au profit d'une catégorie de Marocains, épargnés par les effets de la crise. Pour les députés des retraites entre 5 000 et 9 000 dh A partir de 1993, les parlementaires ont commencé à bénéficier d'une retraite, versée lorsqu'ils atteignent l'âge de 60 ans. Elle est calculée en fonction du nombre de législatures effectué par le parlementaire ; un seul mandat équivaut à 5 000dh, deux à 7 000 dh et trois à 9 000 dh. Toutefois, tous les élus ne sont pas le droit à cette pension. Ils doivent, au minimum, avoir passé deux ans dans l'une des chambres parlementaires. Et ce n'est pas tout, pour les anciens agents de la fonction publique, il leur est interdit de cumuler deux retraites. Du coup ils gardent, seulement, la plus avantageuse. Et avant de pouvoir profiter de sa retraite, le parlementaire est tenu de présenter une demande à la Trésorerie générale du royaume attestant qu'il n'a pas d'autres revenus stables. Pour les ministres 39 mille dh sans avoir besoin d'attendre l'âge de 60 ans Si les parlementaires doivent atteindre les 60ans pour pouvoir profiter de leurs pensions, les ministres sont plus chanceux. Il leur suffit de quitter le gouvernement pour toucher les 39 000 dh mensuel à vie. Ils doivent pour cela déposer, chaque année, auprès de la Trésorerie générale une demande dans laquelle ils affirment être en difficultés financière. Le métier de ministre au Maroc donne une série d'avantages. Par exemple, dans le cas d'un remaniement, un ministre quittant ses fonctions a le droit à une prime de départ équivalente à 10 mois de son salaire. Et durant l'exercice de leurs fonctions, ils sont sous la généreuse bienveillance du Dahir n° 1-74-331 du 23 avril 1975 qui fixe les salaires et autres indemnités pour les membres du gouvernement. Pour le cas du Chef du gouvernement, le salaire de base est de 32 000 dh. A cela il faut ajouter 18 000 dh pour la «représentation destinée à couvrir certains frais spéciaux», 15 000 dh accordés pour le logement et 5 000 dh de «frais d'ameublement, de vaisselle, verrerie et d'argenterie» assortie de la condition de ne pas bénéficier d'un logement de fonction. A ces indemnités s'ajoutent les charges d'électricité, d'eau et de téléphone. La large liste des avantages comprend, également, la mise à sa disposition d'un maître d'hôtel, d'un chef-cuisinier, d'un aide-cuisinier, d'un jardinier et de trois voitures de fonctions. Lors de son investiture, le chef de gouvernement perçoit également une prime de 20 000 dh alors qu'elle est de 10 000 pour les autres ministres. Des ministres qui profitent d'un salaire mensuel de base de 26 000 dh en plus de 14 000 dh d'indemnité de représentation et de deux voitures de fonction.