L'affaire Lakome connaît un nouveau rebondissement. Le journaliste Hamid Mahdaoui, le bras droit d'Ali Anouzla, a démissionné de la rédaction du site. Une décision qui intervient quelques heures après le refus d'Aboubakr Jamaï de fermer Lakome.com. L'affaire Lakome éclipse, pour un moment, celle de la détention pour terrorisme d'Ali Anouzla. Après la décision de Ali de suspendre le site d'actualité que Aboubakr Jamaï a rejetée, voilà que le journaliste Hamid Mahdaoui vient d'annoncer sa démission. «C'était prévisible. Il est seul membre de la rédaction encore fidèle à Anouzla et le seul qui s'est prononcé en faveur de la publication du communiqué d'Ali du mardi 14 octobre. Les autres s'y sont opposés. Finalement, il a eu gain de cause mais la suite des événements a montré que le rapport de force n'est plus du côté des amis ou de l'ami d'Anouzla», nous confie une source proche du dossier. Jamaï ne veut pas fermer le site Hier, Aboubakr Jamaï a répliqué au communiqué d'Anouzla, annonçant que «la direction de Lakome informe l'opinion publique que les sites d'informations Lakome version arabophone et version francophone ne s'arrêtent pas». Le texte souligne qu' «Aboubakr Jamaï est désormais en charge des deux sites d'informations Lakome arabophone et Lakome francophone, et cela en attendant la libération d'Ali Anouzla. Entre temps, celui-ci n'exerce aucune responsabilité éditoriale ou managériale au sein de notre organisation». Pour mémoire, le 26 septembre, un communiqué annonçait que «les membres de la rédaction ont désigné Jamaï, directeur de publication provisoire». Le dernier article publié sur Lakome remonte à 10 h du mardi La volonté manifeste de l'ancien patron du journal hebdomadaire de s'opposer à la fermeture du site s'appuie-t-elle sur une base juridique ou plutôt sur une participation financière ? Qui est majoritaire au capital de la société éditrice de Lakome ? La situation reste confuse et l'absence d'explication de la part de Aboubakr Jamaï alimente les rumeurs. Nous avons tenté de joindre le directeur de publication du site en appelant la rédaction mais ce dernier serait en déplacement à l'étranger. Un membre de l'équipe de Lakome, proche de Aboubakr Jamaï, a réfuté toute divergence avec Ali Anouzla, sans s'expliquer sur les communiqués contradictoires. Même si la «nouvelle direction» a annoncé la poursuite des activités de Lakome, force est de constater que durant toute la journée de mardi et dans la matinée d'aujourd'hui, à l'exception du communiqué de Jamaï, aucun papier n'a été diffusé. Une source nous confie qu'un avocat d'Anouzla serait intervenu pour convaincre Jamaï de ne pas s'opposer à la décision d'Ali.