Le projet d'acquisition par le Maroc de son premier sous-marin de fabrication russe avance, selon la marine espagnole. Les voisins du nord se disent même inquiets. Outre les raisons sécuritaires et stratégiques (Gibraltar, Sebta et Melilla) les deux sous-marins que compte Madrid, même s'ils ont dépassé l'âge de retraite, sont encore en service. Quant aux quatre nouveaux, ils ne parviennent tout simplement pas à «nager». Et pourtant, ils ont coûté 530 millions euros. Le 7 juin, nous avons annoncé que la Russie a proposé au Maroc d'acheter un sous-marin, type Amur 1650. A en croire le site elconfidencialdigital.com, les négociations pour une telle acquisition progressent. Dans un article, ECD citant des sources au sein de la marine espagnole, «laquelle suit de très près cette affaire», assure qu'une délégation de la marine marocaine aurait même effectué un déplacement à Moscou pour approfondir les discussions avec la partie russe sur ce projet, visité des bases navales et constaté sur le terrain les performances de l'Amur 1650 dont le coût sur le marché mondial des armes avoisine les 150 millions de dollars. Les Espagnols inquiets Elconfidencialdigital, s'appuyant toujours sur les mêmes sources, révèle que la marine espagnole est très inquiète de voir le Maroc se doter d'un appareil aussi sophistiqué et moderne. Un sous-marin grâce auquel, Rabat aurait une présence dans les eaux de la Méditerranée occidentale, notamment le détroit de Gibraltar une région extrêmement sensible pour l'Etat espagnol. L'appréhension des voisins du nord est, dans une certaine mesure, compréhensible. Pour eux, l'achat de l'Amur 1650 s'inscrit dans le cadre du plan de modernisation de la marine marocaine. Lequel a commencé avec le lancement, en 2008, de la construction de la base navale de Ksar Sghir, l'acquisition de la frégate de fabrication française, multi-missions, baptisée Mohammed VI, dont la livraison est prévue en fin de cette année, et des trois corvettes néerlandaises de type SIGMA. Sans oublier le centre de surveillance du trafic maritime, situé justement dans la commune de Ksar Sghir, opérationnel depuis le 11 décembre 2010. Des sous-marins espagnols qui coulent ECD rapporte le témoignage d'une source militaire, laquelle soutient que le projet de l'acquisition par le Maroc de l'Amur 1650 est «un épisode de plus dans la course à l'armement que se livre Rabat et Alger», assurant que l'Espagne y est concerné à cause de «Gibraltar, Ceuta et Melilla». Outre ses raisons, déjà connues, l'inquiétude de la hiérarchie de la marine espagnole se nourrit de l'état de «santé» de ses deux sous-marins en service. Et même la construction de quatre nouveaux appareils, confiée à une société locale (Navantia), piétine. A cause d'un problème de surpoids, les sous-marins coulent en mer, et avec eux un budget de 530 millions euros. Actuellement, le ministère de la Défense est en discussion avec les Américains en vue de solutionner ce problème.