En Europe, il y a les trente glorieuses années de prospérité économique. Le monde arabe a les siennes, propices aux coups d'Etat. Au Maroc, cette mode l'avait atteint avec un certain retard. Les moments phares de la première tentative du 10 juillet 1971 font l'objet d'une vidéo qui a circulé abondamment sur le net. Quarante-deux ans après la première tentative de renverser le pouvoir de Hassan II, une vidéo, de 4 minutes et 27 secondes, a commencé à circuler sur le net montrant la reprise des forces loyalistes du terrain concédé aux mutins. Le document de la RTM (radio télévision marocaine), posté sur YouTube, est une compilation des principaux moments du coup d'Etat du 10 juillet 1971 de Skhirat. La petite localité, située à environ 15 kilomètres au sud de Rabat, abritait au moment des faits une fête à l'occasion de l'anniversaire du monarque. La vidéo commence par l'arrivée de soldats sur le siège de la radio marocaine, vers 18h10. En effet, quelques heures auparavant, des putschistes, notamment des jeunes officiers en phase de formation à l'académie militaire d'Ahermoumou, avaient investi les lieux, forçant un célèbre compositeur, Abdeslam Amer, à lire un communiqué annonçant le renversement du régime. La reprise de la radio annonçait l'échec du coup d'Etat. La suite du document exhibe des cadets, à peine 18 ans, ligotés, avec à leurs côtés des armes et des munitions. Deux jours plus tard, première apparition officielle de Hassan II Le 12 juillet, à 11h30, apparait le roi hassan II, élégant à sa manière, costume marron, cravate et lunettes visées sur le nez. Il arrive au quartier général des FAR à Rabat pour assister à la cérémonie des obsèques de vingt hauts militaires tués lors de l'assaut des putschistes sur le palais royal de Skhirat. Le monarque s'arrête quelques instants devant les cercueils et les salue. Signe visible que les stigmates du coup d'Etat sont encore visibles, des militaires et des civils et même le personnel du protocole, reconnus par leurs tarbouches rouges, entourent le roi. La suite du document montre des veuves, en djellabas blanches, et des enfants des militaires pleurant la perte de leurs parents. L'exécution de ce qui reste des meneurs du putsch Le putsch avorté de 1971 a une particularité : ses principaux meneurs avaient péri lors des échanges de tirs, au palais royal de Skhirat, avec les forces loyalistes du roi Hassan II. C'est le cas des têtes pensantes de la tentative : le général Mohamed Medbouh et le colonel M'Hamed Ababou, deux rifains. Les hauts gradés des FAR, au nombre de dix qui avaient pris part au coup d'Etat, ont été exécutés le 13 juillet 1971, seulement trois jours après leur tentative de putsch. Quant aux autres, les cadets et les sous-officiers, dont la majorité ignorait totalement l'objectif réel de leur arrivée à Rabat, ils ont été jugés. En effet, ils croyaient défendre le roi contre un coup d'Etat et non le contraire. Le 29 février 1972, la cour militaire de Kénitra prononçait contre 74 personnes des peines de prison allant de un an à la perpétuité. Elle ordonnait également l'acquittement de 1100 mis en cause, dont des cadets de l'académie militaire d'Ahermoumou, fermée depuis. Le 16 août 1972, Hassan II échappera à une deuxième tentative de coup d'Etat. Elle avait été menée cette fois par le général Oufkir, son bras droit, à la fois ministre de l'Intérieur et de la Défense.