Au Maroc, la mosaïque des mouvements islamistes a, à l'unisson, condamné la destitution de Mohamed Morsi, le premier président civil démocratiquement élu en Egypte. Certains ont même battu le pavé pour appeler au retour du pouvoir des Frères musulmans. Des initiatives menées par des salafistes marocains alors que ceux d'Egypte ont béni l'opération des militaires. Après le sit-in de solidarité avec les Frères musulmans le 8 juillet à Casablanca, voilà que le début de cette semaine a connu une initiative similaire mais cette fois à Tétouan. Une dizaine de salafistes sont à l'origine de cette manifestation. Laquelle n'a pas été dispersée par la police comme ce fut le cas avec celle de Casablanca. Les participants ont scandé des slogans hostiles à la destitution, par les militaires, de l'ancien président Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans. Cette démonstration suscite quelques interrogations. Au Maroc, avons-nous réellement un véritable courant salafiste, comme c'est le cas dans d'autres pays de la région, ou sommes-nous en face de groupes satellites des Frères musulmans ? D'autant qu'en Egypte, le parti salafiste Al Nour, deuxième force politique au pays, soutient l'éviction du pouvoir de Mohamed Morsi. Manifestement, les adeptes de la même doctrine radicale ne partagent pas la même position vis-à-vis de ce qui se passe en Egypte. L'ambassade égyptienne lance une campagne de communication Le 14 juillet, le chef de file de l'opposition, Mohamed El Baradei était nommé par le président Adly Mansour, au poste de vice-président chargé des relations internationales. Trois jours plus tard, la représentation diplomatique égyptienne à Rabat initie une série de contacts avec les partis politiques et la société civile. Elle a commencé avec le PJD. Un choix judicieux, sachant les liens de proximité qui unissent les frères de Benkirane aux Frères musulmans. De nombreuses voix au sein du parti de la Lampe avaient vertement condamné la destitution de Mohamed Morsi. Ironie du sort, c'est Abou Baker Mahmoud, en sa qualité d'ambassadeur, qui a tenté de convaincre les PJDistes de soutenir l'initiative de l'armée. C'est ce même ambassadeur que le président déchu avait démis de ses fonctions, le 1er juillet, et avait nommé, avec l'accord de la partie marocaine, un autre diplomate à Rabat. Ce fut même l'une des dernières décisions de Morsi avant sa déposition par les militaires.