Durant ce Ramadan, le nombre des imams en partance pour l'Europe pour l'encadrement religieux des MRE, a été réduit. Des considérations sécuritaires seraient à l'origine de cette réduction. 45 imams en ont fait les frais. Détails. La délégation marocaine destinée à l'encadrement religieux des MRE, durant le mois de Ramadan, est amputée de quarante-cinq imams et prédicateurs. L'édition d'aujourd'hui du quotidien Al Massae qui rapporte cette information, assure qu'il s'agit d'une décision du ministère de l'Intérieur. Le journal affirme que les intéressés ont reçu une lettre annulant leur déplacement pour le Vieux continent. Cette entrée en ligne du département de Mohand Laenser laisse entendre que des raisons sécuritaires seraient à l'origine de cette mesure contre ces religieux. Et pour cause, ce genre de missions est préparée par le ministère des Affaires islamiques et non pas par l'Intérieur. «La patrie a besoin de vos services» mais au Maroc C'est par des termes très diplomatiques que l'Intérieur a justifié l'interdiction qui a frappé les 45 imams. Le quotidien Al Massae révèle que les religieux ont reçu une lettre contenant cette expression : «La patrie a besoin de vos services». Une mise à l'écart aux conséquences immédiates sur les finances de ces prédicateurs, d'autant qu'ils ne bénéficieront pas des augmentations adoptées, en mars dernier, en conseil de gouvernement suite à un décret, préparé par le ministre des Affaires islamiques accordant 30 000 dh d'indemnisation par mois contre 4 500 dh auparavant pour les imams envoyés à l'étranger pendant le mois de ramadan. A l'époque Ahmed Taoufiq soutenait que cette hausse «contribuera à l'amélioration de l'encadrement religieux de la communauté marocaine installée à l'étranger en lui assurant une sécurité spirituelle et en immunisant sa jeunesse contre les pensées déviantes». La dernière majoration des imams en mission en Europe remontait à 1986. Mesures disciplinaires contre certains imams Ce tour de vis du département de l'Intérieur va de pair avec la politique menée par le Habous visant les religieux ayant des sympathies avec le MUR (Mouvement Unicité et Réforme), la matrice du PJD, al Adl Wal Ihssane de Ahmed Abbadi, ou ceux ayant osé exprimer des opinions politiques ou simplement briser un tabou en critiquant le festival Mawazine. Des mesures disciplinaires sont prises par les services d'Ahmed Taoufiq contre ces prédicateurs. Lundi devant les députés, le ministre des Affaires islamiques a révélé que durant les dix dernières années, 91 imams et 74 «khatib», celui qui donne le prêche du vendredi, ont été révoqués.