N'ayant pu remplir les conditions du redressement judiciaire, la Comarit signe actuellement ses derniers jours d'existence. Sans un «miracle» de dernière minute, la liquidation reste la seule issue. Le vendredi 21 juin dernier était le dernier délai accordé à la Comarit pour présenter un business plan viable qui permettrait de sauver l'entreprise de la faillite. Mise en effet sous redressement judiciaire par le Tribunal de commerce de Tanger le 21 février dernier, la compagnie disposait de quatre mois pour prouver sa capacité à survivre face à la grosse crise qui l'a mise en difficulté. Un syndic désigné par le tribunal était chargé d'accompagner la société dans cette étape décisive. Mais jusqu'à présent, aucun résultat. Epuisement des cartes ? L'on ne saurait le dire. Une chose est certaine, de nombreux plans de sauvetage ont échoué, car il était devenu impossible pour la compagnie d'Abdelmoula de trouver le financement nécessaire. En début d'été 2012, un fonds d'investissement était prêt à engager 40 millions d'euros pour sauver le fleuron du pavillon maritime marocain. Cependant, les conditions telles la participation de l'Etat à hauteur de 25 millions d'euros, l'abandon des créances par les banques, ont été de véritables obstacles. Il faut croire également que les négociations lancées en fin de premier trimestre 2013 par l'allemande FRS pour la reprise de la compagnie marocaine n'ont pas abouti, vu que l'affaire est restée sans suite. Selon le site Maritime News, la vente du Biladi, fleuron de la flotte de l'armateur, aurait découragé l'opérateur allemand. «Le tribunal va certainement liquider» Comme à l'accoutumée depuis le début de la crise, le clan Abdelmoula se tient loin des médias. Quand l'espoir était encore au top en milieu d'année dernière, Ali Abdelmoula feignait de communiquer avec ses employés. Mais depuis que les promesses se soldent par des échecs successifs, il a arrêté. Plusieurs semaines en arrière, il a donné rendez-vous au secrétaire national de l'UMT, Brahim Karfa. «Je me suis déplacé à Tanger, mais il n'est pas venu. Il avait même coupé son téléphone», raconte-t-il à Yabiladi. «J'avais réussi à avoir son fils, Youssef Abdelmoula, qui m'a dit qu'il allait m'appeler, poursuit l'homme. Jusqu'à ce jour, je n'ai pas entendu sa voix». M. Karfa ne doute pas de la liquidation prochaine de la compagnie maritime. «Le tribunal de Tanger va certainement liquider», affirme-t-il. Aujourd'hui, ce qui importe pour l'UMT, c'est que l'ensemble de l'équipage puissent jouir de ses droits. Et ça, Maitre Khalid Dardouh y veille. «Nous avons déposé nos réclamations auprès du syndic», dit-il à Yabiladi, soulignant qu'il réclame toutes les indemnités qui reviennent de droit aux employés, résiliation de contrat, paiements des arriérés, etc. Selon l'avocat, «les actionnaires de la Comarit ont une réunion aujourd'hui ou demain avec le syndic pour décider du sort de la société». La décision arrêtée sera transmise au Tribunal de commerce de Tanger qui tranchera par la suite. Mais lui aussi, s'attend à la liquidation. En effet, le redressement judiciaire s'est présenté comme le dernier recours possible pour la compagnie pilotée par le clan Abdelmoula. A moins d'un retournement de dernière minute, la Comarit avance vers un dépôt définitif de son bilan.