Aujourd'hui, vendredi 17 mai, le monde célèbre la Journée internationale contre l'homophobie. Occasion pour revenir sur la situation des personnes homosexuelles au Maroc, où une relation entre deux personnes du même sexe est passible de peines de prison ferme. Ce vendredi 17 mai marque la Journée internationale contre l'homophobie, une date qui commémore le retrait de l'homosexualité de la liste des maladies mentales publiées par l'Organisation mondiale de la santé le 17 mai 1990. Aujourd'hui, selon un rapport publié par l'association SOS homophobie en début de semaine, 78 pays sur les 193 membres de l'ONU continuent à avoir des lois discriminantes envers les personnes dites LGTB, lesbiennes, gays, bisexuelles ou transgenres. Le Maroc en fait partie. Pour tenter d'y remédier le magazine LGBT marocain Aswat vient de lancer une cyber-campagne baptisée « L'amour pour tous». L'amour pour tous «La situation des homosexuels au Maroc est toujours la même. Une situation déplorable», regrette Marwane Bensaid, étudiant, militant des droits des homosexuels au Maroc, qui collabore également avec le magazine Aswat, contacté cet après-midi, par Yabiladi. «La question est toujours aussi taboue. Pourtant, «cette minorité est bien là et ses droits sont bafoués», ajoute-t-il. A travers la campagne «L'amour pour tous», lancée le 1er mai pour se poursuivre jusqu'au 31 du même mois, les défenseurs des droits des homosexuels veulent tout d'abord sensibiliser la société marocaine contre l'homophobie. «La campagne qu'on mène sur Facebook et Twitter nous a permis d'ouvrir le débat. C'est une opportunité aussi pour les LGTB qui souhaitent s'exprimer ou revendiquer leurs droits», nous confie Marwane Bensaid. «On ne s'attendait pas à autant d'affluence. On a remarqué aussi que les homosexuels au Maroc avaient plus d'audace», souligne-t-il. «On sait que le Maroc n'est pas la France» Conscients de l'identité culturelle et cultuelle du Maroc, les défenseurs des droits des homosexuels ne pensent pas à demander un jour l'instauration d'une loi autorisant le mariage pour tous au Maroc, comme ce qui a été fait en France. «Il y en a certains qui nous disent qu'on veut appliquer le modèle français au Maroc. Ce n'est pas vrai, on sait que le Maroc n'est pas la France, on ne demande pas le mariage pour tous», explique le militant. Parmi les principales revendications du groupe, l'abrogation de l'article 489 du Code pénal marocain. Selon ce texte, tous les «actes licencieux ou contre nature avec un individu du même sexe» sont, en effet, passibles de peines de prison comprises entre 6 mois et 3 ans. Pas plus tard qu'en début de semaine, deux hommes ont été condamnés à 3 ans de prison et 1000 dirhams d'amende, à Souk Al Arbaa, dans le nord du Maroc, pour avoir entretenu pendant 10 ans une relation homosexuelle.. Deux autres risquent la même peine pour avoir été découverts sur le fait, au début du mois par la police marocaine. Leur verdict devrait tomber dans les prochains jours.