Pendant de nombreuses années, les musulmans résidant à New York ont dû subir les filatures permanentes de la police. Aujourd'hui, l'un des contrôleurs en chef de la ville frappe du poing sur la table et estime que cette pratique est «anticontitutionnelle». «Sans vouloir offenser qui que ce soit, comment peut-on penser qu'il est bon de surveiller les gens juste parce qu'ils sont musulmans ?». C'est la question qu'a posée l'un des contrôleurs en chef de la ville de New York, John Liu, lors d'un colloque consacré aux questions liées aux Musulmans et aux Arabes et qui s'est tenu dimanche dernier dans le capitale économique américaine, rapporte NY Daily News. Suite à l'attentat du 11 septembre 2001, l'unité secrète démographique de la police de New York (NYPD) avait mis sur pied un programme d'espionnage des musulmans avec l'aide de la CIA. Les membres de cette communauté étaient épiés dans les mosquées, lieux de travail, domiciles, magasins. Mais tout cela était vain, puisque durant les six dernières années, cela n'a abouti à aucune arrestation, ni à l'ouverture d'une enquête antiterroriste, révélait en août dernier l'Associated Press. Ce que le chef de la division du renseignement du NYPD avait déjà reconnu quelques temps auparavant. Devant un parterre de responsables, M. Liu n'a pas mâché ses mots, estimant que ce programme est «anticonstitutionnel». D'après lui, les surveillances basées sur la religion, l'ethnie ou la langue, enfreignent les lois fédérales en vigueur. Climat tendu pour la communauté musulmane Et il n'est pas le seul. Un homme politique new yorkais peu connu du grand public, sans détour, a également jugé ce programme d'espionnage «anticonstitutionnel». L'ancien contrôleur de la métropole américaine, Bill Thompson s'est abstenu de prononcer le terme juridique, mais a fortement condamné la surveillance des musulmans. Les attentats ou même les tentatives d'attentats perpétrés ces dernières années, n'ont fait que mettre la communauté musulmane dans des situations embarassantes. Et celui du marathon de Boston n'a pas du tout arrangé les choses. D'ailleurs même le Maroc a failli en subir les effets lorsque cinq jours après l'attaque, un journal américain citait deux jeunes MRE comme étant les auteurs présumés. Mais très vite, le FBI a mis la main sur deux jeunes tchétchènes de confession musulmane, soupçonnés d'être les coupables. Aucun cimetière ne voulait enterrer l'aîné, décédé le 2 mai dernier, jusqu'à ce qu'un religieux appartenant à la Société Musulmane du Colorado, Sheikh Abu-Omar Almubarac, décide de payer sa mise en terre au cimetière islamique. « Non » aux jours fériés pour les fêtes musulmanes A la demande de six démocrates, le conseil municipal a adopté une résolution pour ajouter l'Aid el Kebir et l'Aid el Fitr aux jours de congés dans le calendrier scolaire. Le maire de New York, Michael Bloomberg, n'y a cependant pas été favorable, estimant qu'il n'est pas possible d'avoir plus de jours de congés.