Le Maroc s'apprête à lancer dans les jours à venir un appel à manifestation d'intérêt pour le développement d'un terminal de gaz naturel liquéfié (GNL) à proximité de Nador, une ville méditerranéenne située à l'est du pays, a annoncé ce lundi la ministre de l'Energie, Leila Benali. «Cette semaine, nous lancerons un appel à manifestation d'intérêt pour développer la première phase du terminal de gaz naturel à Nador», a déclaré Benali aux députés lors d'une session parlementaire. Ce terminal sera implanté au port de Nador West Med, un port en eaux profondes actuellement en construction, et servira d'unité flottante de stockage et de regazéification (FSRU). Le futur terminal sera connecté au réseau de pipelines existant (GME), permettant au Maroc d'importer actuellement du gaz naturel d'Espagne (0,5 milliard de mètres cubes par an). Selon Benali, l'installation approvisionnera également les zones industrielles des villes côtières atlantiques de Kénitra et Mohammedia, sans préciser davantage les connexions prévues. Le Maroc voit dans le gaz naturel une source d'énergie de transition, visant à réduire progressivement l'utilisation du charbon tout en augmentant la production d'énergie renouvelable. Le gouvernement prévoit que la demande de gaz atteindra 8 bcm d'ici 2027, contre environ 1 bcm actuellement, selon les estimations du ministère de la Transition énergétique et du Développement durable. Ce projet de terminal GNL s'inscrit dans une stratégie plus large de transition énergétique, visant à faire passer la part des énergies renouvelables dans la capacité électrique totale installée du Maroc de 45 % aujourd'hui, à 52 % d'ici 2030. Egalement ce lundi, l'Office national de l'électricité et de l'eau potable (ONEE) a approuvé une feuille de route 2025-2030 pour ajouter 15 gigawatts (GW) à la capacité installée du pays. «Sur ce total, 13 GW proviendront de sources renouvelables», a précisé Benali, ajoutant que ce plan nécessitera un investissement de 120 milliards de dirhams (13 milliards de dollars). Actuellement, la capacité renouvelable du Maroc s'élève à 5,5 GW. La ministre a souligné l'engagement du gouvernement envers la diversification et la sécurité énergétiques, qualifiant le projet de GNL de «pas crucial» vers la construction d'un «système énergétique flexible et résilient» capable de soutenir à la fois la croissance économique et les objectifs de décarbonisation. Il est important de noter que cet appel à manifestation d'intérêt vise à identifier les partenaires privés potentiels pour la première phase du terminal.