Le Forum social mondial de Tunis a connu de belles empoignades entre les délégations du Maroc et du Polisario, soutenues par celle de l'Algérie. Le Front a réussi durant le FSM à enregistrer une percée en Tunisie par l'annonce de la création du comité de soutien tunisien au Front. Du 26 au 30 mars, la capitale tunisienne a abrité les travaux du Forum social mondial, le rendez-vous par excellence des altermondialistes. Le Maroc y a pris part avec une délégation, officiellement, composée de 500 membres. Une participation en demi-teinte. Certes la délégation a réussi, selon des sources à Tunis, à éviter que le Sahara ne soit déclaré un «cas de décolonisation» comme c'était le cas lors de la dernière réunion de l'International socialiste au Portugal. Une petite consolation, sachant que le Polisario, même inférieur en nombre (100 personnes dont notamment des membres du conseil national du Front) a imposé la question du Sahara dans quelques ateliers de débat. Celui réservé aux Mouvements Sociaux Mondiaux a, en effet, soutenu le droit «du peuple sahraoui à l'autodétermination». Un appel en phase avec toutes les résolutions du conseil de sécurité sur ce dossier. Le Polisario enregistre une percée en Tunisie Durant son séjour en Tunisie, la délégation du Polisario a saisi la tenue du Forum social mondial pour annoncer, samedi, la création du Comité tunisien de solidarité avec le peuple sahraoui. Une première dans ce pays maghrébin. Un événement qui a connu la participation de représentants d'Algérie, de Mauritanie et d'Europe. Mieux encore, cette annonce a été couronnée, vendredi, par une rencontre entre le président de la délégation polisarienne et le secrétaire général du parti socialiste tunisien, une scission en 2006 du parti communiste des ouvriers de Tunisie. Seulement quatre parlementaires marocains au FSM Au FSM, les députés marocains n'ont guère brillé par leur nombre. «Nous étions seulement quatre : Nouzah El Ouafi, Mohamed Attache (sénateur),moi-même et quelqu'un d'autre dont je ne me rappelle pas le nom», nous confie Abdessamad Idrissi, député du PJD. Et pourtant en marge du FSM, s'est tenu, les 27 et 28 mars, à l'université El Manar, le Forum mondial des parlementaires. Là aussi, la question du Sahara était au cœur des travaux. «J'étais le seul marocain dans la salle contre une forte délégation algérienne et du Polisario. Il m'a fallu appeler Mme El Ouafi et M.Attache pour équilibrer les rapports de forces et réussir par la même occasion à donner aux participants une idée sur le plan d'autonomie proposé par le Maroc», déplore-t-il. De l'aveu du journaliste marocain, Tabet Morad du quotidien Liberation, ayant pris part au FSM, la participation du royaume à ce rendez-vous des formations et associations de l'extrême gauche «est dans l'ensemble meilleure que l'édition de Dakar en 2011. Les Marocains ont réussi à éviter de tomber dans le piège de la confrontation directe avec les délégations algérienne et du Polisario. Et là, c'est un point positif».