Les syndicats de l'enseignement relevant des cinq centrales les plus représentées font grève au Maroc, mercredi 16 avril, à la suite du décès d'une enseignante de formation professionnelle attaquée par l'un de ses élèves à Erfoud. Dans une déclaration commune parvenue à Yabiladi, les organisations sectorielles de l'UMT, de la CDT, de l'UGTM, de la FNE et de la FDT ont par ailleurs fait état de sit-in régionaux, ces lundi et mardi, pour dénoncer la violence dont le personnel éducatif devient la cible. Avec la Coordination syndicale contre la violence scolaire, les instances ont par ailleurs appelé le gouvernement à appliquer les accords des 10 et 26 décembre 2023. «Les établissements scolaires marocains connaissent une dangereuse escalade, notamment des agressions physiques et verbales de la part d'apprenants et/ou de leurs tuteurs à l'encontre du personnel administratif et éducatif. Ces agressions menacent désormais la sécurité des enseignants, hommes et femmes, soulevant des questions sur leurs causes et leurs répercussions sur le système éducatif», soulignent les signataires. «Alors que de nombreux facteurs sociaux et économiques se conjuguent (désintégration familiale, pauvreté et chômage, influence de la rue à travers la diffusion d'une culture de violence, de trivialité, de mépris et de diffamation via les réseaux sociaux, les jeux électroniques et les médias…), les défaillances et la politique de démantèlement systématique de l'éducation publique, l'incitation à la haine contre les enseignants, la dépréciation de leur rôle servent à masquer l'échec lamentable de la politique éducative de notre pays et tous les projets de réforme de l'Education nationale», déplorent encore les organisations. Dans ce contexte, la coordination des cinq syndicats condamnent le drame d'Erfoud, ainsi que «toutes les attaques contre le personnel administratif et éducatif et les violations de la sacralité des établissements d'enseignement par des personnes extérieures». Par ailleurs, ils préconisent «l'abrogation immédiate de tous les textes qui cautionnent la violence, avec l'implication des familles par le biais d'ateliers de sensibilisation, de promotion des valeurs de dialogue et de respect des, outre des sanctions plus fermes et la mise en place de cellules de vigilance». L'enseignante est décédée, dimanche, au Centre hospitalier universitaire (CHU) Hassan II de Fès, après une opération et plusieurs jours de soins intensifs. Le 27 mars dernier, la victime avait été attaquée violemment par l'un de ses élèves. Le même jour de l'agression, la police d'Erfoud a réussi à appréhender le mis en cause, âgé de 21 ans.