Le Premier ministre marocain Abdelillah Benkirane a expliqué aux journalistes de l'émission «Internationales», sur TV5 Monde, aujourd'hui, que si la France est intervenue au Mali c'est parce que le Maroc et l'Algérie ne sont pas parvenus à s'entendre. «L'Algérie ne veut pas que le Maroc intervienne, je ne sais plus pourquoi ...», a laissé tombé Abdelillah Benkirane, chef du gouvernement marocain, aux journalistes de l'émission «Internationales», sur TV5 Monde, qui l'interpellaient sur la position du Maroc dans la guerre au Mali, cette après midi, dimanche 24 février. Il a laissé comprendre, après avoir salué l'intervention française au Mali, qu'elle n'aurait jamais été nécessaire si les pays de la région avaient réussi à s'entendre. Comprendre le Maroc et l'Algérie. Il a estimé que les deux pays auraient pu trouver une solution, et régler le problème à «notre façon» s'ils avaient coopérés. La frontière ouverte de «notre côté» Il n'a eu de cesse, entre deux phrases glorifiant la fraternité des peuples marocain et algérien, de renvoyer la balle dans le camp de l'Algérie. A propos du Sahara, «tout le monde sait que si l'Algérie décide de régler ce problème, en une journée c'est réglé, a-t-il affirmé, il s'agit d'une «problématique que l'Algérie a considéré devoir entretenir.» Concernant l'ouverture de la frontière, il a également renvoyé la responsabilité à l'Algérie . «Malheureusement cette affaire du Sahara, qui appartient à une ancienne logique, envenime nos relations. Le jour où nos frères algériens le voudront, les frontières s'ouvriront», a-t-il répondu. «Sa majesté a déjà décidé d'ouvrir les frontières de notre côté», a expliqué le chef du gouvernement marocain en référence à plusieurs discours du roi appelant à la rouverture des frontières terrestres maroco-algérienne. «C'est notre roi, il n'y a rien à faire !» Frontière et intervention militaire au Mali se négocieront au niveau du palais royal, selon Abdelilah Benkirane qui a rappelé aux journalistes français que la sécurité et l'armée ne relevaient pas de ses prérogatives. A propos de la présence d'hommes des forces spéciales marocaines aux côté des troupes maliennes et françaises au nord du Mali. «Je ne peux pas vous le dire ; je ne suis pas au courant», a-t-il rapidement répondu. Il est resté de même incapable de dire si le Maroc envisageait de soutenir militairement et officiellement la France au Mali. «L'armée est une prérogative de sa majesté ; il m'informe lorsqu'il le décide», a franchement indiqué le chef du gouvernement marocain. Plus largement, il a reconnu, «c'est lui le patron [...] Lorsque je ne suis pas d'accord, c'est son ordre qui passe d'abord [...] C'est notre roi, il n'y a rien à faire !» Il a également expliqué que l'on ne devait pas attendre de lui qu'il rentre en conflit avec le roi, qu'il ne serait pas cet homme là et qu'il préférait quitter le poste de chef du gouvernement plutôt que de s'y résoudre.