«Je suis chef de gouvernement depuis plus d'une année. Peut-être n'y étais-je pas préparé comme un athlète à un championnat mais jusqu'à maintenant, j'ai l'impression que je m'en sors plutôt bien». C'est ainsi qu'a évalué Abdelillah Benkirane la première année de son mandat, devant les caméras de TV5, de RFI et du quotidien Le Monde dimanche soir. Le chef de gouvernement a ainsi qualifié les chantiers des réformes structurelles d'inévitables, faisant notamment référence à la Caisse de compensation, aux retraites, à la fiscalité, ainsi qu'au projet de réforme de la justice. Comme à l'accoutumée, Benkirane n'y est pas allé avec le dos de la cuillère et a lancé à ce sujet "Bien sûr que les fonctionnaires ne seront pas contents de voir leur pouvoir d'achat baisser, mais cet argent, je ne le mets pas dans ma poche. Je suis en train de réparer les équilibres budgétaires de l'Etat". Concernant l'intervention française au Mali, le premier ministre a salué le «courage» de la France au Mali et a déploré le manque de coopération entre pays de la région. Selon lui, «c'est notre responsabilité d'abord !» . Néanmoins pour Benkirane «si le conflit du Sahara marocain avait été réglé, nous aurions pu solutionner le problème nous-mêmes». Questionné au cours de cet entrevu sur ses relations avec le Palais, Abdelilah Benkirane a avoué que «cela n'était pas toujours évident», avant de poursuivre, «Si les Marocains veulent un chef de gouvernement qui entre en litige avec le roi, qu'ils en cherchent un autre. Si jamais cela ne marche pas avec sa majesté, je m'en irais de moi-même».