Le parlement irlandais emboiterait-il le pas au pouvoir législatif suédois et reconnaître la "RASD" ? Le quotidien palestinien, basé à Londres, Al Qods Al Arabi estime, dans son édition d'hier, que c'est une option envisageable. Il avance même l'échéance du début 2013, pour une possible réunion du parlement de Dublin pour débattre de cette question. Contrairement à la Suède, le cas irlandais est susceptible de donner des sueurs froides à la diplomatie marocaine, sachant que le président de cette petite république est un partisan du Polisario. Le 25 octobre dernier, Michael Higgins , 70 ans du parti travailliste, recevait Mohamed Abdelaziz avec tous les honneurs, normalement dus à un chef d'Etat. C'est une première en Europe. Jamais un responsable d'un pays de l'Union européenne n'a entrepris une telle initiative. Certes, en novembre 2004, l'Espagnol Zapatero avait eu des discussions avec l'inamovible chef du Polisario au siège du PSOE à Madrid et en sa qualité de secrétaire général de cette formation de gauche. En Irlande, Abdelazizi a eu des réunions avec le chef de la diplomatie, Eamon Gilmore et le ministre de la Pêche, Simon Coveney. Pour mémoire, Dublin s'est opposée, en 2011, au renouvellement de l'accord de pêche entre l'Union européenne et le Maroc. Le Danemark et la Norvège sur les starting-block «Il n'y a pas que le parlement irlandais qui pourrait reconnaître la pseudo "RASD", ceux du Danemark et de Norvège seraient tentés de suivre l'exemple suédois», nous confie Mohamed Taleb, membre du CORCAS (Conseil royal consultatif des affaires sahariennes). «Les pays scandinaves au même titre que l'Irlande, ajoute-il, sont très sensibles aux questions des droits de l'Homme. Le Polisario, soutenu par l'Algérie, a entrepris un travail de longue haleine dans ces Etats et aujourd'hui, il en récolte les fruits. En revanche, nous avons concentré nos efforts sur la France et l'Espagne. Nous ne pourrions pas dire que cette politique a échoué, bien au contraire. Paris et Rabat sont sur la même longueur d'onde concernant la solution au problème du Sahara, Madrid l'est encore moins mais déjà elle a considérablement modifié sa position initiale». Plusieurs intervenants sur le dossier du Sahara Pour ce membre du CORCAS, «la défense du Sahara souffre de la multiplicité des intervenants, services secrets, Intérieur et Affaires étrangères. Et chacun à sa propre vision. Il est temps d'en finir avec cette situation et penser à élaborer une stratégie unifiée ayant une vision globale et intégrée. C'est le seul moyen pour faire face à l'offensive diplomatique du Polisario et de l'Algérie». A notre question sur la diplomatie parallèle, Mohamed Taleb répond qu'elle est «presque inexistante». Elle pâtit «de la crédibilité des gens», déplore notre interlocuteur.