Après deux jours de silence assourdissant, Abdelilah Benkirane a fini par ordonner aux adhérents à sa formation politique de ne pas commenter la décision d'Israël de reconnaître la marocanité du Sahara occidental. Le secrétaire général du PJD a enjoint, dans un communiqué publié ce jeudi, «à tous les membres et responsables du parti de ne donner aucune déclaration ou commentaire sur le message du Premier ministre de l'entité sioniste et sa teneur». Le chef du gouvernement israélien, Benyamin Netanyahu, a reconnu, mardi dans une lettre adressée au roi Mohammed VI, la souveraineté du Maroc sur le Sahara. Face à des situations délicates, Benkirane est habitué de prendre de telles décisions. Après la publication, en mars dernier, du communiqué du cabinet royal sur les relations entre le Maroc et Israël, il avait ordonné aux militants du PJD d'observer le silence en attendant de publier un communiqué du secrétariat général sur le sujet objet du diktat. Pour rappel, Benkirane avait défendu la signature, le 22 décembre 2020 à Rabat, par Saad-Eddine El Othmani, en sa qualité de chef de l'exécutif, de la déclaration tripartite Maroc - Etats-Unis - Israël. «Ce n'est pas le parti qui est en question ici, mais la patrie. Etre dans l'exécutif signifie que l'on fait partie de l'Etat. C'est la lecture qu'il faut faire des évènements : l'image du pays est en question, il ne faut pas rigoler (…) Nous n'allons pas abandonner pas notre pays dans ces circonstances», avait-il souligné dans un message adressé aux membres du PJD. En décembre 2021, Benkirane se faisant aussi l'avocat de la politique étrangère du royaume, il reproché à ses «frères» du Moyen-Orient d'avoir critiqué le rapprochement avec Israël. Et de rappeler que «sous le règne du roi Hassan II, le Maroc avait imposé une taxe sur les cigarettes et les entrées du cinéma au profit de l'Organisation de Libération de la Palestine (OLP)», présidée alors par Yasser Arafat. La reconnaissance israélienne de la marocanité du Sahara occidental, embarrasse le PJD. La formation islamiste était dans la même situation, en novembre 2020, au lendemain de l'annonce par les Emirats arabes unis de l'ouverture d'un consulat à Laâyoune. Le PJD avait choisi d'ignorer la décision d'Abou Dhabi.