Prétextant de déclarations de Fouzi Lekjaa sur l'organisation de la CAN 2025, l'Algérie a demandé des explications à la Confédération africaine de football. Renoncer à la course pour accueillir la compétition sportive est envisagé. Panique en Algérie. En cause, des déclarations déformées de Fouzi Lekjaa, ministre délégué chargé du Budget et président de la Fédération royale marocaine de football, sur la CAN 2025. «Le stade de Fès aura l'honneur d'accueillir des matchs de la CAN 2025 quand notre pays sera désigné comme pays organisateur et sera parmi les villes candidates à l'organisation de la Coupe du monde 2030», a-t-il déclaré cette semaine à la Chambre des représentants. Le journaliste de la chaîne qatarie beIN Sports, Hafid Derradji, a été le premier à réagir à la déclaration du président de la FRMF, invitant «la Fédération algérienne de football à retirer le dossier de sa candidature pour l'organisation de la phase finale de la coupe d'Afrique des nations de 2025». Une mesure, a-t-il expliqué, pour protester contre les propos de Fouzi Lekjaa, «indiquant que son pays allait accueillir la compétition avant que la Confédération africaine fasse connaître sa décision». Derradji, qui n'est pas à sa première polémique sur ce dossier, avait déjà annoncé, en décembre dernier, que le CAF aurait assuré le Maroc de l'organisation de la CAN 2025. La FAF a demandé à la CAF des explications La presse algérienne a pris ensuite le relais. Certaines voix en Algérie considèrent la réponse de Lekjaa aux questions des députés marocains «comme un manque de respect à la Fédération algérienne de football (FAF) et aux règlements», mais aussi «une preuve de la mainmise du Marocain sur la CAF et son Comité exécutif», écrit un média local. «Fouzi Lekjaa vient de détruire l'espoir des fans des Fennecs», déplore un autre support. «Les déclarations de Fouzi Lekjaa peuvent être interprétées comme une annonce ou comme un coup de pression aux présidents de fédérations africaines concernés par le vote devant attribuer l'organisation de la CAN 2025. Le fait que le patron de la FRMF soit si sûr de l'issue du vote pourrait inciter les autres candidats à contester ses déclarations», estime pour sa part un média en ligne algérien. Après le feu de forêt médiatique, la FAF s'est sentie obligée d'interpeller la CAF sur «la dernière sortie de Lekjaa devant le parlement marocain. S'il s'avère qu'il y a anguille sous roche, la FAF pense sérieusement à retirer sa candidature pour la CAN 2025», rapporte ce samedi la presse algérienne. La Confédération Africaine de Football annoncera en septembre le nom du pays hôte de la CAN 2025. Il y a quelques mois, la presse algérienne avait accusé Fouzi Lekjaa d'empêcher «l'Algérie d'accueillir la CAN 2025. Il est derrière la manœuvre» consitant à confier à un cabinet privé allemand la mission d'effectuer des visites d'inspections des installations et équipements sportifs dans les pays candidats à accueillir la compétition sportive. Cette nouvelle agitation algérienne intervient peu avant la tenue, le 13 juillet au Bénin, de la 45e assemblée générale ordinaire de la CAF. Un rendez-vous capital pour l'Algérie. En effet, le président de la FAF, Djahid Zefizef, est candidat à l'élection au comité exécutif (Comex) de la Confédération africaine de football (CAF). Il aura comme adversaire le Libyen Abdelhakim Alshelmani qui brigue un second mandat (2023-2027). Bien que Lekjaa ne soit pas concerné par ce scrutin, les médias du voisin de l'Est l'accusent de soutenir la candidature du Libyen.