Plus que deux semaines avant la mise en service officielle du tramway de Casablanca. Casa Transport se veut réaliste et avertit déjà les usagers casablancais: le tramway n'est pas la solution miracle aux problèmes de circulation dans la métropole. D'autres élements sont à prendre en considération. «Il ne faut pas se faire d'illusions, le tramway désengorgera la circulation sur le tracé, mais ne réglera pas tous les problèmes y afférents», a affirmé sans tergiverser Youssef Draiss, DG de Casa Transport, invité au Club de l'Economiste jeudi dernier. L'incivisme des usagers, un problème Ce professionnel du transport pointe du doigt l'incivisme des automobilistes et piétons casablancais. Le 15 novembre dernier, une exposition organisée pour sensibiliser la population quant à ce niveau moyen de transport commun. Cette sensibilisation s'avère d'autant plus nécessaire que nos routes connaitrons une certaine transformation : des changements de sens de circulation, des interdictions de tourner à gauche, des réaménagements de carrefours et bien d'autres. Si le président du Conseil de la ville, Mohamed Sajid, est confiant quant au civisme des Casablancais pour participer au bon déroulement du transport urbain avec ce nouveau mode de transport, le DG de Casa Transport juge qu'il y a encore un travail à faire en matière de civisme des Casablancais. Raison pour laquelle la sensibilisation se poursuivra même après la mise en service du tramway. «Un plan de circulation sera mis en place dès décembre 2012, mais il ne concernera pas le tracé du tramway», confie M. Draiss ajoutant que ledit plan devrait être appliqué à l'échelle de toute la ville». En effet, le tramway de Casablanca dispose de quelques composantes particulières, notamment une nouvelle signalisation et un système de détection automatique, qui fait passer les feux au rouge, lorsque le tramway arrive. Au niveau des feux rouges, des détecteurs seront placés au sol pour comptabiliser le nombre de véhicules et ainsi adapter la durée du feu en fonction du nombre de voitures, comme c'est le cas dans les capitales européennes. Augmenter l'offre des bus Tout ce dispositif ne suffira cependant pas pour résoudre le grand problème de circulation dont souffre la métropole, d'autant que toutes les destinations ne sont pas desservies. L'heure est actuellement à la réflexion pour le lancement d'une deuxième ligne de transport de masse. Selon L'Economiste, les études menées à ce jour préconisent la création d'une «ligne de métro aérien» qui desservirait le boulevard Zerktouni en passant par les boulevards Mohammed VI et Driss El Harti. En outre, l'Autorité organisatrice des déplacements urbains veut faire passer de 13% à 20% le taux de Casablancais recourant au transport de masse à l'horizon 2020. Ainsi, il est question d'augmenter le nombre de bus mis en circulation de façon à rendre le transit plus fluide. Tarifs méconnus A quelques jours du lancement officiel du tramway de Casablanca, les tarifs n'ont toujours pas été dévoilés. Selon le management de Casa Transport, «c'est une décision qui relève de la compétence des élus». Mais l'on s'attend bien à ce que ces tarifs soient légèrement supérieurs à ceux de Casa, à l'image des taxis et bus. Et sur ce point, il est nécessaire que la réflexion soit mûrie pour éviter les problèmes tarifaires, comme ce fût le cas à Rabat. Les premiers essais du tramway de Casablanca ont commencé en juillet dernier et en attendant le grand jour de mise en circulation, les tests se poursuivent. Le prix du ticket fixé à 6 dirhams A l'issue d'une session extraordinaire tenue jeudi 29 novembre, le Conseil de la ville de Casablanca a fixé le prix du ticket du tramway à 6 dirhams, rapporte Le Matin. Le tarif de l'abonnement hebdomadaire est de 60 dirhams, 230 dirhams pour l'abonnement mensuel et 150 dirhams pour celui mensuel réservé aux élèves et étudiants tant du public que du privé.