Le Maroc revient sur les marchés internationaux de la dette pour la première fois depuis qu'il a perdu sa note d'investissement il y a deux ans. Selon Bloomberg, avec «sa qualité de crédit en voie de guérison», le royaume profite ainsi d'une baisse des coûts d'emprunt pour renflouer ses coffres et prévoit d'offrir des obligations en dollars arrivant à échéance dans cinq, dix ou douze ans après avoir engagé des banques pour organiser une série de rencontres avec des investisseurs aux Etats-Unis et à Londres à partir de jeudi. Cité par le média, Mark Bohlund, analyste principal de la recherche sur le crédit chez REDD Intelligence à Londres rappelle que les recettes d'exportation record du producteur d'engrais public l'OCP ont allégé la pression sur les finances publiques due à la hausse des coûts des subventions pour le gaz, l'électricité et le blé. L'optimisme quant à l'obtention par le Maroc d'une ligne de crédit du Fonds monétaire international ajoute également à son attrait, le prêteur basé à Washington et la Banque mondiale devant tenir leurs réunions annuelles à Marrakech en octobre. «Il y a une amélioration globale du profil de crédit du Maroc», a déclaré Bohlund. «Il semble qu'une perspective positive par une ou deux agences de notation soit à portée de main avant la fin de l'année», ajoute-t-il. «Cette amélioration de la dynamique de crédit du royaume d'Afrique du Nord contraste fortement avec celle de ses pairs régionaux», souligne Bloomberg qui rappelle que la dernière fois que le Maroc a émis une obligation en dollars remonte à décembre 2020, lorsqu'il a levé un montant record de 3 milliards de dollars. «Les investisseurs ont été disposés à descendre dans la courbe des notations pour des pays moins bien notés comme l'Egypte ou la Mongolie, alors un BB solide comme le Maroc devrait trouver un accueil favorable auprès des investisseurs des pays émergents», a déclaré Todd Schubert, responsable de la recherche sur les titres à revenu fixe à la Banque de Singapour.