Samedi, Christopher Ross est arrivé au Maroc. Le lendemain, il initie des rencontres avec la société civile avant de se réunir, lundi, avec le roi Mohammed VI. Ce soir, le médiateur est attendu à Laâyoune où il aura des entretiens avec des représentants des associations proches du Polisario et les unionistes. Le roi Mohammed VI a accordé, hier à Rabat, une audience à Christopher Ross. Le Maroc veut tourner la page du désaccord avec l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU au Sahara et en recommencer une nouvelle. Une dépêche de la MAP souligne que le souverain a réitéré au médiateur américain l'engagement du Maroc «dans la recherche d'une issue à ce conflit artificiel (...) dans le cadre de la proposition marocaine de large autonomie, saluée par la communauté internationale comme sérieuse et crédible». Et «l'attachement constant» du royaume «à l'instauration de relations fraternelles et exemplaires avec l'Algérie», «préalable à l'édification d'un Maghreb uni» dans un environnement régional marqué notamment par la «menace sécuritaire» grandissante au Sahel. A l'issue de ces entretiens avec le monarque, Christopher Ross a lu une déclaration en arabe dans laquelle il a tenu à préciser que l'objectif de sa nouvelle tournée dans la région est «de faire le point sur les cinq dernières années de négociations directes et de recueillir des idées sur les meilleures façons de réaliser un progrès réel dans le processus de négociation» afin de parvenir à «une solution qui renforce la sécurité et la stabilité de l'Afrique du nord et dans la région du Sahel». Le même jour, le médiateur américain a eu des entretiens au ministère des Affaires étrangères avec Saâd Dine Otmani et Youssef Amrani, respectivement n°1 et 2 de ce département, et au ministère de l'Intérieur. Ross est attendu ce soir à Laâyoune Christopher Ross à Laâyoune. C'est une première. Il est prévu qu'il atterrisse à l'aéroport de la ville ce soir. Mercredi et jeudi sont réservés aux entretiens avec les autorités locales, les élus et certaines associations y compris celles proches du Polisario. Quant aux unionistes, ils auront la chance de rencontrer Ross, le jeudi 1er novembre. «Ils seront deux personnes», nous confie une source à Laâyoune. «Elles ont déjà préparé un mémorandum qu'elles comptent remettre à l'envoyé personnel de Ban Ki-moon au Sahara, réclamant notamment le recensement de la population des camps de Tindouf, et ce, en totale conformité avec les deux dernières résolutions du conseil de sécurité 1979 (en 2011) et 2204 (en 2012) et la mise en place d'un mécanisme de contrôle des aides destinées aux habitants des camps». La rencontre de Ross avec la société civile de Laâyoune est une bonne initiative. «Indéniablement, c'est un avantage pour le Maroc. Contrairement au Polisario où il aura à entendre le même son de cloche, ici il aura l'opportunité d'être témoin d'une divergence de vues», ajoute la même source. Mars dernier, le diplomate américain avait exprimé, à l'issue du 9ème round des pourparlers entre le Maroc et le Polisario, son souhait de visiter la capitale des provinces du sud. Rabat s'opposait à une telle démarche. Sept mois plus tard, Ross a eu gain de cause, il sera à Laâyoune.