A la plénière du Parlement européen, des eurodéputés ont demandé, ce mardi, d'interdire l'accès aux représentants du Maroc à l'hémicycle et de réviser tous les accords conclus avec le royaume, intégrant le Sahara. Le Parlement européen a examiné, cet après-midi, les affaires de corruption qui secouent, depuis d'un mois, le Parlement européen. Au début de la séance, la Commissaire européenne aux Affaires intérieures, la Suédoise Ylva Johansson a présenté un exposé sur le scandale, marqué surtout par le rappel de l'ouverture de procédures à l'encontre de certains eurodéputés, tels la Grecque Eva Kaili, le Belge Marc Tarabella et l'Italien Andrea Cozzolino. Les parlementaires appartenant aux différends groupes parlementaires se sont ensuite relayés pour prendre la parole et condamner le Maroc et le Qatar de vouloir «corrompre» l'institution législative européenne et d'«entacher sa crédibilité». Ainsi, la Française Karima Delli, du Groupe des Verts/Alliance libre européenne, a réclamé «la suspension de tous les travaux» de partenariat avec le royaume et la mise en place d'une «haute autorité de la transparence». Son collègue autrichien Andreas Schieder, de l'Alliance progressiste des socialistes et démocrates, a exigé d'interdire aux représentants du Maroc d'accéder au Parlement européen et de réviser tous les accords conclus avec le royaume, intégrant le Sahara. Une revendication appuyée également par l'Italien Brando Benief et le Maltais Cyrus Engerer, qui appartiennent au même groupe politique. La question du Sahara s'invite au débat Même son de cloche auprès de l'eurodéputée espagnole Ana Miranda du Groupe des Verts/Alliance libre européenne qui a posé le problème du Sahara occidental lors de son intervention. Elle a estimé qu'«en refusant de former des commissions d'enquête sur la torture et les violations des droits de l'Homme commis par le Maroc au Sahara, le Parlement européen est complice de l'occupant marocain». Son compatriote Jordi Cañas, connu pour ses positions anti-Maroc, a préféré décocher des flèches en direction de Josep Borrell, présent à l'hémicycle, en dénonçant sa récente visite au Maroc. «Il est temps d'exiger des comptes à "nos alliés stratégiques"», a-t-il demandé au chef de la diplomatie de l'Union européenne. Les autres orateurs ont insisté sur l'urgence de mettre en place, et avant la fin de cette législature prévue en mai, d'un arsenal juridique à même de faire face aux «ingérences étrangères» et «aux tentatives de corrompre les eurodéputés». Vers la fin de la séance, la Commissaire européenne aux Affaires intérieures, la Suédoise Ylva Johansson, a promis de «présenter en avril prochain un paquet anti-corruption et de renforcer les capacités répressives et judiciaires» par la création d'un organisme de transparence. La plénière du Parlement européen prévoit de voter, jeudi 19 janvier, une résolution sur la «situation des journalistes au Maroc, notamment le cas d'Omar Radi». La veille, l'initiative législative présentée par des eurodéputés appartenant aux Verts et de l'extrême gauche, fera objet de débat.