Sans présenter d'excuses, le journal électronique Achkayen a ainsi dénoncé des «réponses moralement disproportionnées» à son article qui s'attaque à Zakaria Aboukhlal en l'accusant de «salafisme», alors que les réactions fusent pour dénoncer ces allégations. La polémique soulevée par l'article du journal électronique arabophone Achkayen, accusant l'international marocain Zakaria Aboukhlal de «salafisme» continue d'enfler. Après le communiqué de la Fédération royale marocaine de football (FRMF), le Toulouse FC a également réagi pour condamner les accusations faites à l'égard de son joueur. Le club a indiqué, sur son compte Twitter, qu'il «s'associe à la Fédération marocaine de football pour assurer tout son soutien et sa confiance à [son] joueur». «Le Club condamne les accusations proférées par ce site, fausses, infondées et dégradantes, qui portent atteinte à l'image de notre joueur, et se réserve le droit d'user de toutes les voies de recours qui soient pour défendre l'image et l'intégrité de Zakaria», poursuit le club français. 1/2 Le Toulouse Football Club condamne les accusations faites par un site à l'égard de notre joueur Zakaria Aboukhlal et s'associe à la Fédération Marocaine de Football pour assurer tout son soutien et sa confiance à notre joueur. — Toulouse FC (@ToulouseFC) December 25, 2022 Pour sa part, le Conseil national de la presse (CNP) a annoncé, dimanche, qu'il présentera ce dossier à la commission de la déontologie de la profession et des affaires disciplinaires, en considérant que ce qui a été publié par le média «ne peut être considéré comme un travail journalistique, car n'a rien à voir avec la couverture d'un événement sportif ayant largement été suivi par le public marocain». «L'accent mis par la presse sur toute personne en raison de son appartenance ethnique ou religieuse est une stigmatisation inacceptable, qui est rejetée par toutes les chartes de déontologie de la presse», rappelle le conseil, qui met en garde contre «le danger d'être entraîné dans l'excitation libre», rappelant que certains médias étrangers ont tenté d'offenser l'équipe nationale marocaine, en «déformant le comportement de ses joueurs» et leur expression spontanée de leur attachement à leurs valeurs authentiques, culturelles et familiales. «La responsabilité envers la société exigeait du journal qu'il soit vigilant et prudent dans les allégations qu'il publie, qui restent loin du terrain sportif, de l'exploit de l'équipe nationale marocaine, de l'esprit de persévérance et de sacrifice et de l'attachement au patriotisme et à l'appartenance civilisationnelle, qui ont été exprimés par les joueurs et qui ont reçu une bonne appréciation, non seulement dans les pays arabes et africains, mais aussi dans le monde.» Conseil national de la presse Achkayen dénonce des «réponses moralement disproportionnées» à son article Alors que son article au cœur de la polémique a été supprimé, le journal électronique arabophone Achkayen a publié un deuxième article pour «expliquer le contexte» du premier, non sans se défendre. Le journal a ainsi qualifié cette polémique de «grand malentendu». «Le débat public est libre dans les constantes du Royaume, et chaque opinion est respectée», ajoute le média, qui persiste et signe. Au lieu de reconnaître son dérapage, Achkayen a ainsi dénoncé «les réponses moralement disproportionnées» à son article, en déclarant que le motif principal de la publication de l'article était d'«attirer l'attention sur la nécessité d'une harmonie avec la particularité marocaine, que ce soit pour la diversité culturelle, le comportement religieux ou les valeurs et mœurs marocaines». Cependant, malgré son insistance à ne pas s'excuser et à se défendre, le journal a fini par supprimer l'article controversé, sachant que ce dernier a été retiré une première fois, avant d'être republié après le communiqué de la fédération. De leur côté, les internautes marocains sur les réseaux sociaux ont lancé un hashtag, en arabe et en anglais, en solidarité avec l'international marocain. L'ancien chef du gouvernement Saadeddine El Othmani a ainsi partagé ce hashtag, en expliquant sa volonté de «rendre hommage aux Marocains libres qui se sont précipités pour dénoncer les accusations malveillantes contre Aboukhlal et d'autres joueurs, simplement parce qu'ils ont choisi d'exprimer leur religiosité et la culture de leur pays de manière sophistiquée et civilisée qui a ébloui le monde». هذا هاشتاق ردا على الصحافة الصفراء التي لم يعجبها تدين اللاعب الوطني أبو خلال، وشكرا للجامعة الملكية لكرة القدم على موقفها الصارم#كلنا_أبوخلال#Weareaboukhlal pic.twitter.com/uFq8tWJxD6 — سعد الدين العثماني EL OTMANI Saad dine (@Elotmanisaad) December 25, 2022 Vendredi, Achkayen a publié un article pointant les «manifestations» qui auraient «presque parasité» la réalisation historique des Lions de l'Atlas lors du Mondial 2022. «Par ces manifestations, nous entendons ces pratiques qui ont été émises par le joueur Zakaria Aboukhlal, à partir des actions et des révélations de référence religieuse salafiste et qui ont poussé les médias étrangers à parler d'une infiltration daechienne de l'équipe nationale», ajoute la même source, qui dresse un portrait du joueur, non sans critiquer ses apparitions présumées avec des «salafistes» en Europe. Le média a même accusé l'international marocain d'avoir «cherché, pendant le Mondial 2022, à attirer le plus grand nombre d'adeptes à son orientation et le courant religieux qu'il suit». Le lendemain, la Fédération royale marocaine de football a réagi à cet article, en démentant «catégoriquement fausses accusations». «Le joueur a fait preuve d'un comportement exemplaire aux côtés de ses collègues afin d'obtenir des résultats honorables pour l'équipe nationale dans cet événement mondial», poursuit le communiqué. La fédération, tout en exprimant «sa ferme condamnation des atteintes portées par ce site à la personne et au comportement du joueur Zakaria Aboukhlal, et à travers lui, à l'image de l'équipe nationale», annonce qu'elle usera de toutes les voies de recours pour protéger les membres de l'équipe nationale de football et réfuter toutes les fausses allégations affectant leur comportement ou leur vie privée dans l'exercice de leurs fonctions nationales.