La série des messages adressés par le roi Mohammed VI à des présidents africains, a franchi un nouveau cap avec une escale très particulière dans la capitale du Botswana. Un pays réputé pour sa défense des positions du Polisario. Le ministre de l'Education nationale, du préscolaire et des sports, Chakib Benmoussa, a remis lundi 28 novembre, à Gaborone, un message du roi Mohammed VI au président de la République du Botsawana, Mokgweetsi Masisi, rapporte la MAP. «A cette occasion, le Président Masisi s'est réjoui de la qualité des relations cordiales entre les deux pays et a exprimé ses félicitations au Royaume suite à la victoire de l'équipe nationale face à la Belgique lors de la Coupe du Monde au Qatar», indique la même source. Le chef de la République s'est félicité aussi de «la politique africaine du Royaume, initiée par Sa Majesté le Roi, en vue de contribuer à la consolidation de la stabilité et au développement du Continent africain. Le Botswana suivra-t-il les traces de la Zambie ? Le Botswana est considéré comme un fidèle allié du Front Polisario en Afrique. En effet, la diplomatie de Gaborone ne rate aucune tribune internationale pour y proclamer son appui aux positions du mouvement séparatiste. En témoigne, le soutien exprimé, le 4 novembre, par le ministre des Affaires étrangères du Botswana, Lemogang Kwape, à l'occasion de la commémoration de la Journée des Nations unies à Gaborone. «Le Botswana soutient le peuple sahraoui et sa juste cause pour l'autodétermination et l'indépendance», a-t-il indiqué dans une allocution. A la différence de la Mauritanie, une des escales de la tournée des émissaires du roi Mohammed VI en Afrique, qui reconnaît la «RASD» sans mobiliser son régime pour se faire l'avocat du Polisario, le Botswana adopte une autre politique. Ce pays, très proche géographiquement et politiquement de l'Afrique du sud, a désigné en mars 2022, son premier ambassadeur auprès de la «RASD». Nouakchott résiste encore, et malgré la pression de l'Algérie, à franchir ce pas. Pour rappel, le chef du Polisario a effectué en 2018 une visite officielle à Gaborone, marquée par ses entretiens avec le président Mokgweetsi Masisi. Le Botswana est membre de la communauté de développement de l'Afrique australe (SADC). Rabat a réussi, ces dernières années, à enregister de réelles percées dans ce groupement régional, réputé sous la tutelle de Pretoria. En témoignent les ouvertures de consulats à Laâyoune et Dakhla de quatre pays de la SADC : la République démocratique du Congo, la Zambie, Eswatini, les Comores et le Malawi. Le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita a déclaré, le 20 octobre, que le Maroc «va continuer à isoler davantage l'Afrique du sud et défendre ses intérêts par tous les mécanismes entre ses mains». Pour mémoire, la reconnaissance de la Zambie, en octobre 2020, de la marocanité du Sahara a été précédée par une visite royale dans ce pays, effectuée en février 2017, et marquée par la signature de plusieurs accords de coopération entre les deux pays. Le Botswana suivra-il les traces de la Zambie ?