Dans la suite de la guerre des mots entre le Maroc et l'Algérie, le secrétaire général du plus grand parti politique algérien a déclaré qu'Oujda et Guercif seraient des villes algériennes. Avec beaucoup de certitude, il avance que le découpage frontalier réalisé par la France aurait été en faveur du Maroc, contre l'engagement de Moulay Abderrahmane dans la guerre à l'Emir Abdelkader d'Algérie. A la polémique concernant les motifs de zellige sur le maillot de sa sélection de football, l'Algérie répond par une autre controverse. Secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), Abou El Fadl Baadji s'est emporté dans une envolée lyrique contre le Maroc, qu'il a récemment taxé de «se tailler les terres algériennes d'avant l'indépendance» de son pays. Cette sortie a été faite en réponse à la décision du ministère marocain de la Culture d'adresser une mise en demeure au spécialiste de l'habillement sportif Adidas pour «appropriation culturelle», à cause de la reprise du zellige, «motifs issus du patrimoine marocain», sur le maillot de l'équipe algérienne de football. «Le Maroc essaye de voler tout ce qui est beau à l'Algérie», a affirmé Abou El Fadl Baadji. Un zellige de Tlemcen du temps de la dynastie Ziyanide Dans un discours devant les députés de son parti au Parlement, Abou El Fadl Baadji a réinsisté que «le zellige se trouvait bien au Palais de Mechouar à Tlemcen, lorsque l'Etat algérien était gouverné par les Ziyanides» qui avaient fait de cette ville-là leur capitale, entre les XIIIe et XVIe siècles, «au temps où le Maroc était gouverné par les Mérinides» (XIIIe - XVe siècles). «Il y avait des guerres et des poèmes sur les batailles et les conflits», a-t-il ajouté. «Imaginez qu'un chercheur marocain écrive sur la tariqa Tijaniya en indiquant qu'Ahmed al-Tijani est le fondateur de l'ordre à Aïn Madhi, mais sans mentionner que la région se trouve en Algérie, dans la commune de Laghouat.» Abou El Fadl Baadji, secrétaire général du FLN Selon le secrétaire général du FLN, il existerait même des terres «appartenant historiquement à l'Algérie», que la France aurait «découpées au profit du Maroc» (sic). «Depuis l'époque romaine, la ville d'Oujda et d'autres, dont Guercif, appartiennent à l'Algérie, jusqu'en 1845, date de la signature du traité de Lalla Maghnia», a-t-il asserté. Le Maroc accuse Adidas d'assimiler le zellige marocain à l'Algérie «Il ne faut pas répondre à ces gens-là» Abou El Fadl Baadji souligne que la France aurait donné ces territoires-là au Maroc, «en échange» de l'engagement du sultan Moulay Abderrahmane (1822 - 1859) «à combattre l'Emir Abdelkader» (1832 - 1847). «C'est l'histoire qui parle et nous faisons l'erreur de ne pas l'enseigner à nos enfants», a-t-il souligné. A en croire le responsable, le Maroc aurait un «complexe psychique» envers l'Algérie. «Même la chanson raï, ils cherchent à l'attribuer à leur pays», a-t-il déclaré. «Une fabrication de la poterie dans la ville de Safi, sur l'océan Atlantique, leur a été enseignée par le professeur Boudjemaa El Djazairi de Tizi Ouzou, qui est algérien. Vous pouvez mentir à tout le monde, mais l'histoire ne pourra jamais lui mentir», a encore ajouté le secrétaire général. Par ailleurs et en abordant d'autres sujets, sans en oublier le Maroc, l'actuel numéro un du FLN n'a pas manqué l'occasion d'évoquer la normalisation avec Israël, estimant que «la Palestine est perdue». Il a également abordé des thèmes comme «le chômage» dans le royaume, ainsi que la question de Ceuta et Melilla. «Il ne faut pas répondre à ces gens-là», a-t-il paradoxalement conclu.