Les Marocains seraient les premiers immigrés clandestins en Algérie. C'est ce que vient de révéler la quotidien algérien El Watan, chiffres à l'appui. Les Marocains seraient aujourd'hui de «plus en plus nombreux à entrer illégalement en Algérie». Selon le quotidien algérien El Watan, les ressortissants marocains occuperaient même la tête du classement des immigrés clandestins recensés en Algérie depuis le début de l'année, dépassant de loin les autres nationalités concernées. 540 marocains en situation irrégulière arrêtés Ainsi, sur les 1604 immigrés clandestins arrêtés par la police algérienne lors des six premiers mois de l'année, 540 seraient de nationalité marocaine, affirme la même source. La majorité d'entre eux seraient des travailleurs des métiers de l'artisanat, dont le talent est très apprécié chez le pays voisin. «Ils traversent les frontières ou arrivent par avion pour s'installer ou travailler temporairement pour la plupart à Tlemcen, Oran et dans les autres villes de l'Ouest», rapporte la même source, ajoutant que «les Algériens qui les embauchent, trop habitués à une main-d'œuvre algérienne irrégulière et dispendieuse, s'en réjouissent». Les artisans marocains sont «réglos» «Si on avait trouvé meilleure main d'œuvre chez nous, on n'aurait pas fait appel à nos voisins», confiait alors Mohamed Amine, un agriculteur algérien de Tlemcen, dans un reportage signé Dernières nouvelles d'Algérie daté de juillet 2010. «En plus du beau travail, les artisans marocains sont réglos. Ils respectent les délais et ne tergiversent pas au boulot. Et je vous assure qu'ils sont payés comme leurs homologues algériens. Ils sont maîtres de l'entretien, du travail de la terre. Depuis que j'emploie ces cultivateurs marocains, ma pomme de terre, ma tomate et mes agrumes ont gagné en production et en qualité», avait-il indiqué. «J'emploie cinq marocains entre 22 et 42 ans. J'ai mis à leur disposition une maison sur place et si j'avais le droit de les assurer, je le ferais. Malheureusement, ils sont clandestins», déplorait l'agriculteur. Oui, les frontières terrestres séparant le Maroc et l'Algérie sont bel et bien fermées, mais les personnes qui veulent se rendre dans le pays voisin peuvent toujours le faire par voie aérienne. Mais alors, pourquoi ces travailleurs marocains sont considérés comme clandestins ? Illégaux, pourquoi ? Certes, «les personnes détentrices de passeports marocains sont (ndlr : depuis 2005) dispensées des visas d'entrée en Algérie dans le cadre de la réciprocité en la matière». Néanmoins, les ressortissants marocains qui prévoient de dépasser trois mois de séjour sur le territoire voisin doivent obligatoirement demander un visa de travail. Dans le cas échéant, ces derniers seront considérés comme étant en situation irrégulière et peuvent, ainsi, être refoulés à tout moment par les autorités algériennes. Onze nouvelles brigades de recherche et d'investigation sur l'immigration clandestine viennent, d'ailleurs, d'être mises en place par la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) algérienne, indique El Watan. Parmi elles, quatre sont d'ores et déjà opérationnelles.