Le Maroc soulève à nouveau le droit des Kabyles à l'autodétermination. Une revendication défendue, une nouvelle fois, par le représentant permanent du royaume aux Nations unies, l'ambassadeur Omar Hilale, lors de la dernière journée de la réunion du Comité des 24 de l'ONU, organisée du 11 au 13 mai en République de Sainte Lucie. «Vous demandez l'autodétermination pour les 20.000 personnes que vous séquestrez dans les camps de Tindouf, mais vous la déniez à un peuple de 12 millions d'habitants. Le peuple kabyle a subi trois colonisations : ottomane, puis française et maintenant algérienne», a contre-attaqué Omar Hilale dans sa réponse à l'intervention de l'ambassadeur algérien. Ces derniers mois, la question kabyle avait pourtant disparu des traditionnelles passes d'armes entre le Maroc et l'Algérie, à l'occasion de conférences internationales. La dernière remonte à juillet 2021, lors de la réunion ministérielle du Mouvement des Non Alignés (MNA), tenue en format virtuel. Omar Hilale avait pointé du doigt, dans une réponse à l'intervention du ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, largement en faveur des positions du Polisario, les contradictions de l'Algérie qui «se dresse en fervent défenseur du droit à l'autodétermination» mais «refuse ce même droit au peuple Kabyle, l'un des peuples les plus anciens d'Afrique, qui subit la plus longue occupation étrangère». Fin août 2021, Omar Hilale avait réitéré le soutien du royaume aux Kabyles, quelques jours après l'annonce par l'Algérie de la rupture de ses relations diplomatique, le 24 août. Un soutien que l'ancien chef du gouvernement, Saad-Eddine El Othmani, avait ouvertement critiqué, estimant qu'il «ne reflète pas une position de l'Etat marocain». Le Maroc a déjà joué la carte kabyle, à deux reprises à l'ONU, durant l'automne 2015.