Le ministre de l'Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, Mohamed Sadiki, a affirmé, lundi à Rabat, que le gouvernement est en train de mettre en œuvre une vision pour créer un écosystème national et intégré du stock stratégique des produits de base. En réponse à une question orale sur «la sécurisation du stock stratégique des produits alimentaires», posée par le groupement Justice et Développement à la Chambre des représentants, M. Sadiki a expliqué que son département a instauré une équipe dédiée à l'identification des produits concernés par ce stock et des mesures qui seront mises en place pour assurer la souveraineté alimentaire. Il s'agira des produits de base que la production nationale ne permet pas à couvrir, à savoir les céréales, le sucre et les huiles de table, et les intrants agricoles, en particulier les semences, les engrais azotés et les pesticides qui ne sont pas produits localement. Il a, par ailleurs, souligné que dans l'attente de fixer la vision finale de ce chantier et les mécanismes à même d'assurer sa mise en œuvre, le ministère de l'Agriculture a entamé, conjointement avec le ministère des Finances la constitution progressive d'un stock de réserve de blé tendre et dur. Ce stock, qui s'ajoute au stock disponible couvrant cinq mois, sera mis à la disposition de l'Office national interprofessionnel des céréales et des légumineuses et sera liquidé en fonction de la conjoncture et en coordination avec les professionnels du domaine. «Nous sommes confrontés à une crise multifactorielle et incontrôlée et le gouvernement met tout en œuvre pour suivre l'évolution de cette situation et y faire face en fonction des moyens disponibles», a ajouté le M. Sadiki. Si la récolte nationale de céréales a atteint un record en 2021, avec 10,3 millions de tonnes, la récolte prévue en 2022 sera lourdement impactée par la sécheresse qui frappe le pays, avec des précipitations inférieures de 41 % à la moyenne depuis le début de l'année. Les agriculteurs marocains ont tout de même ensemencé 3,5 millions d'hectares de céréales, dont 44 % de blé tendre, 24 % de blé dur et 32 % d'orge, a déclaré M. Sadiki aux députés, mais 53% de la récolte devrait être perdue et seulement 21% en bon état, 16% en état moyen et 10% mauvais.