L'Algérie est très remontée contre le soutien du chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, à la proposition marocaine prévoyant d'accorder une autonomie au Sahara occidental. En témoigne la décision prise ce samedi 19 mars par son ministère des Affaires étrangères. «Très étonnées par les déclarations des plus hautes autorités espagnoles relatives au dossier du Sahara occidental, les autorités algériennes, surprises par ce brusque revirement de position de l'ex-puissance administrante du Sahara occidental, ont décidé le rappel de leur ambassadeur à Madrid pour consultations avec effet immédiat», indique le département Lamamra dans un communiqué. Le rappel de l'ambassadeur algérien en Espagne trahit surtout les allégations algériennes, mainte fois répétées, revendiquant seulement le titre de «pays observateur» dans le conflit au Sahara occidental. Cette nouvelle colère du voisin de l'Est fait l'affaire du Maroc. Elle lui apporte en effet de nouveaux arguments pour pointer le rôle majeur d'Alger au Sahara sur la scène internationale. «L'Algérie a une responsabilité flagrante. L'Algérie finance, l'Algérie abrite, l'Algérie arme, l'Algérie soutient diplomatiquement le Polisario», avait ainsi accusé le roi Mohammed VI dans un message adressé, le 4 avril 2018, au secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres. Ce pas franchi par le pouvoir algérien est loin de constituer une surprise. Le voisin de l'Est avait déjà rappelé, en févier 2020, son représentant en Côte d'Ivoire pour protester contre l'ouverture d'un consulat général à Laayoune. Cependant, cette fermeté face à l'Espagne contraste avec l'absence de réaction lorsque l'Allemagne a couvert d'éloges, en décembre et janvier derniers, le plan marocain au Sahara et loué le rôle majeur du Maroc au Maghreb, en Méditerranée et au Sahel. La même inaction a été constatée face aux récentes déclarations de la n°2 de la diplomatie des Etats-Unis, Wendy Sherman, faites à Rabat et Alger, qualifiant le plan marocain «de sérieux, crédible et réaliste et une approche potentielle pour répondre aux aspirations des peuples de la région».