Après des semaines d'absence, le général Said Chengriha a repris ses activités officielles. Il a effectué une visite de travail et d'inspection à l'établissement central de rénovation du matériel des transmissions à El-Harrach (première région militaire). A cette occasion, il a appelé, dans un discours, à la modernisation des systèmes d'information et de la guerre électronique. Dans son allocution, le chef des armées n'a pas évoqué le Maroc, que ce soit par des messages directs ou par des allusions, ce qui constitue une rupture avec les nombreuses sorties du général Chengriha, depuis sa désignation chef des armées en 2020. Et pourtant, l'actualité marocaine était généreuse en informations pour donner au général l'opportunité de les commenter publiquement. D'abord, il y a eu la commande par les Forces armées royales d'Israël du système de défense anti-aérienne et antimissile Barak MX et ensuite la création de la zone militaire Est. Pou rappel, le projet de la caserne des FAR à Jerada avait suscité l'ire du président algérien, Abdelmadjid Tebboune. «La construction de bases militaires [aux] frontières (de l'Algérie, ndlr) est une forme d'escalade qui doit s'arrêter», avait-il déclaré en juillet 2020. Le silence du général s'inscrit dans le cadre de la politique d'«apaisement» suivie par le pouvoir algérien, tendant à éviter d'ajouter de l'huile sur les feux des relations avec le Maroc et ce, afin de réussir l'organisation du prochain sommet arabe prévu à Alger. Un message de «bonne volonté», adressé surtout au Koweït et à l'Egypte qui tentent une médiation entre le Maroc et l'Algérie. Le conseil exécutif de la Ligue arabe examinera, en effet, les conditions de la tenue du conclave, le 9 mars au Caire.