Les dirigeants de la National Corn Growers Association (NCGA) ont adressé, récemment, une lettre à Mosaic, l'un des plus grands producteurs d'engrais aux Etats-Unis, dénonçant ses tarifs exorbitants. Ils accusent la société d'avoir érigé une «barrière tarifaire insurmontable» pour maintenir ses principaux concurrents hors du marché américain au détriment des agriculteurs américains depuis que les tarifs d'engrais ont été imposés en mars par la Commission américaine du commerce international. «La position de Mosaic à ce jour a été un chef-d'œuvre de responsabilité sociale d'une entreprise irresponsable», indique la lettre, reprise par Farm Progress et qui estime que le monopole de Mosaic crée de graves problèmes pour les agriculteurs. «Seulement 15 % des importations de phosphore entrent désormais aux Etats-Unis sans droits de douane», note la lettre. Le sénateur Chuck Grassley a également envoyé une lettre au procureur général Merrick Garland appelant le Département de la Justice des Etats-Unis (DOJ) à enquêter sur les préoccupations soulevées par les agriculteurs. Après la bataille de Mozaic contre l'OCP, les Etats-Unis en pénurie d'engrais Pour Chris Edgington, président de la NCGA, «les tarifs sur les engrais imposent un fardeau financier incroyable aux agriculteurs américains. Il n'y a aucune raison pour que des sociétés comme Mosaic Co. et CF Industries utilisent le gouvernement pour étendre leurs monopoles aux dépens des agriculteurs». «Nous vous demandons de retirer volontairement les droits compensateurs et de permettre le retour d'un approvisionnement aux Etats-Unis à un moment où ce dernier est insuffisant et où les prix du phosphate montent en flèche.» Chris Edgington En mars 2021, la Commission du commerce international des Etats-Unis (USITC) avait donné raison à l'entreprise américaine, estimant que les Etats-Unis sont «matériellement lésés en raison des importations d'engrais phosphatés» en provenance du Maroc, par le Groupe OCP, et de Russie. Le départ des compagnies marocaine et russe du marché américain avait déjà induit une baisse de l'offre aux Etats-Unis et une hausse des prix du minerai.