Une équipe de chercheurs israéliens, marocains et français a récemment procédé à une fouille dans une synagogue en ruine dans les montagnes de l'Atlas pour sauver d'anciens artefacts qui mettent en lumière la vie quotidienne des juifs. David Goeury, géographe à l'Université de la Sorbonne à Paris et membre de l'équipe de recherche, a décrit à i24NEWS ce qu'ils ont trouvé et pourquoi de tels artefacts sont si importants pour comprendre l'histoire juive. «Nous avons trouvé des peintures murales et des milliers de pages de textes religieux et des textes manuscrits dans différentes langues», a déclaré Goeury. «Vous avez beaucoup de juifs du Sahara au Maroc, avec des colons d'il y a plus de 2 000 ans dans cette région. [Les résultats] nous donneront plus d'informations sur la vie quotidienne de la communauté juive», a-t-il ajouté. Le chercheur a noté que des pillards avaient ravagé la synagogue, détruisant des parties et volant des livres religieux, incitant les universités israéliennes et marocaines à collaborer rapidement pour sauver les artefacts restants. Il a ajouté que c'est la première fois qu'une fouille collaborative était effectuée conjointement par des établissements israéliens et marocains. «Ce que nous voulons étudier, c'est la vie quotidienne des communautés juives parmi les communautés musulmanes, et comment elles ont pu organiser des routes et des réseaux commerciaux très importants de l'Afrique de l'Ouest à l'Afrique du Nord, voire à l'Asie», a expliqué Goeury. Afin de documenter toutes les connexions entre la zone saharienne et les ports africains, le chercheur a déclaré que l'équipe doit maintenant traduire les archives anciennes de la synagogue afin de «mieux comprendre ce qui se passait à Aguerd et dans d'autres synagogues de la région». Pour sa part, RFI précise que les fouilles ont duré quatre jours, du 21 au 25 novembre 2021, sur le site de la synagogue d'Aguerd, dans la région de Souss-Massa. Elles ont été dirigées par des chercheurs de l'Institut national des sciences de l'archéologie et du patrimoine de Rabat (Insap) et l'université Ben-Gourion du Néguev.