Journée plutôt mitigée pour l'athlétisme marocain que ce 5 aout. La journée a commencé par une prestation comme attendue pas plus pour nos deux marathoniennes: Laabani Soumaya une safiote, aujourd'hui installée en Italie où elle a fondé une famille et la guerrière Samira Raif, la casablancaise que l'on retrouve sur tous les fronts quand il s'agit de courses sur route. Elle avale beaucoup de kilomètres durant l'année Samira et depuis quelques années déjà. Elle débuta sur 800m, épreuve sur laquelle franchement elle aurait brillé si ce n'est une affectation malheureuse qui va l'éloigner des pistes quelques années durant. Raif est enseignante en éducation physique... A la fin d'une course sur laquelle l'une et l'autre n'ont pointé le bout de leur nez, Raif nous gratifia d'une déclaration foudroyante:" les responsables doivent mettre plus de moyens pour aider les marathoniennes..." Elle rajouta qu'elle s'est préparée avec ses propres moyens. Pas la peine de commenter cette déclaration étonnante mais posons nous tout de même la question: y a t il du favoritisme à ce niveau ? Il faut vite dire que ni Laabani ni Raif n'ont vraiment les ressources physiques pour figurer parmi les meilleures. Leur carrière, à toutes, les deux est bien derrière elles. Elles étaient toutes les deux plus là dans le but d'arranger les statistiques de nombre de participants marocains, pour la raison que l'on sait. C'est plutôt sur le steeple masculin que la déception a été très grande. Le Maroc avait qualifié deux très bons spécialistes en finale. Ezzine Hamid et Brahim Taleb s'étaient qualifiés sans encombre, plutôt à l'aise. Au vu du niveau et de la forme affichée, il y avait moyen de faire quelque chose. Ce ne fut pas le cas hélas dans une finale franchement prenable ou deux kényans et d'autres, dont un finnois je pense, s'étaient tour à tour cassés la gueule. Depuis longtemps on demande en vain de réduire le nombre d'athlètes sur cette épreuve, pour limiter les cas de chutes sur les obstacles. Franchement là, on a raté une médaille. De tout temps on avait sur cette épreuve de steeple une stratégie toute simple : ne s'occuper que de la médaille de bronze et aller chercher l'argent en toute fin de course. Connaissant la façon de courir immuable des kényans, il y a toujours moyen d'en éliminer un ou deux sur les derniers 100m. Il suffit de ne pas trop se dépenser notamment sur le second kilomètre. Ali Ezzine grand frère de Hamid en sait quelque chose. Cela lui a rapporté deux bonnes médailles tant aux championnats du monde qu'aux jeux olympiques. Son frère aurait du marcher sur ses pas et Taleb aussi. Il n'en a rien été. C'est un français, Mahieddine Mekhissi qui capitalisa encore une fois sur cette expérience bien marocaine, pas les nôtres. Celà lui a valu une bonne petite médaille d'argent. Elle aurait pu être dans notre poche ce matin si nos coureurs avaient eu un peu plus d'ambition au lieu de paraitre hagards et perdus sur piste. Brahim Taleb était plutôt absent. Il plaça même un démarrage inexpliqué au mileu de la course pour remonter et ensuite se recaser. Il le paiera bien à la fin. Hamid lui ne sait toujours pas que quand on court au deuxième voir au troisième couloir on fait à chaque fois plus de 7m de plus que celui qui court au premier. Qu'à cela ne tienne, notre Hamid national est bien généreux avec ses adversaires. Il a fait 6 tours et quelques uns à l'extérieur. Il est le seul à avoir couru ainsi. Il aura fait au moins 42m de plus que les autres. Traduisez cela en terme de mètres par seconde. C'était de quoi avoir largement une médaille. Bêtise, manque d'intelligence de course ou tout simplement de concentration? Dieu seul sait. Pour les deux c'était surement leurs derniers jeux olympiques et donc leur dernière chance d'accrocher une médaille au cou pour l'histoire. Juste avant, nous étions présents sur le 400m haies féminin. L'épreuve qui nous a valu tant et tant de succès; depuis que la pionnière Fatima El Faquir nous offrait sur cette épreuve notre première médaille à l'échelle continentale. C'était en 1979. Les 400 m haies nous valent aujourd'hui la vice présidence du CIO. Un grand honneur pour notre pays. Là justement notre représentante Hayat Lambarki, slaouia, a été à son niveau. Placée par le tirage au sort au premier couloir (désavantageux), Hayat a couru intelligemment et à son niveau le plus haut. Ce n'est que la deuxième fois qu'elle court en 55 secondes dans sa carrière, je pense. Elle a gagné sa place en demi-finale. C'est très bien. Les sportifs qui se donnent ainsi au maximum le jour "j" méritent respect. En finale elle devra se battre. Si elle améliore son record personnel ce sera contrat rempli. Finalement au 1500m, Moustatoui est passé de travers. C'était bien attendu vu sa prestation au premier tour. Il n'avait franchi cette étape que repêché au temps.Généralement ceux dans ce cas ne vont pas loin sauf accident. Moustatoui n'avait pas l'air au point. Iguider lui s'en est sorti comme un chef. Il a muri et se place merveilleusement bien. Il est frais. Il n'a pas beaucoup couru cette saison, c'est très bien. N'en disons pas plus. Il sera bien, en finale, l'homme dont tous le monde va se méfier. On en reparlera et on racontera toute son histoire encore une fois depuis sa découverte à Ouarzazate, la ville où on voulait construire un centre de préparation, finalement abandonné pour être replacé en d'autres contrées. Vous vous imaginez pourquoi. Pas besoin de faire un dessin. Pour le moment laissons récupérer Abdelaati car il s'est un peu trop donné au finish à mon avis. Il est notre seul espoir de médaille d'or sur ces jeux, prions avec lui. Visiter le site de l'auteur: http://azizdaouda.blogspot.com/