L'apparition locale du variant Omicron déjà présent dans plusieurs pays est-elle possible, alors que le Maroc a décidé de fermer ses frontière en prévention de toute infection mutée ? Peut-il y avoir une mutation locale identique au variant découvert en Afrique du sud ? Des questions qui ont eu un effet viral sur les réseaux sociaux parmi les internautes marocains déjà éreintés par la suspension des vols et le manque de communication du gouvernement. Mercredi, le ministre de la Santé et de la protection sociale, Khalid Ait Taleb, a indiqué que le premier cas du variant Omicron de la Covid-19 découvert au Maroc était «local» et serait «dû à une mutation dans la ville» de Casablanca. Une déclaration et un vocabulaire surprenants scientifiquement, puisqu'il est peu probable qu'une même mutation d'un virus surgisse «spontanément» au Maroc après s'être propagé dans plus de 77 pays différents.
Il est plus certain, comme l'a souligné l'OMS mardi dernier, que le variant Omicron se soit propagé à bas bruit à travers tous les pays sans avoir pu être détecté. Le Dr. Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), a ainsi affirmé qu'«Omicron est probablement présent dans la plupart des pays, même s'il n'a pas encore été détecté. Le variant se propage à une vitesse que nous n'avons encore jamais vu» avec un variant de la Covid-19. Contactée par Yabiladi, une source médicale ayant requis l'anonymat confirme ce point, estimant que «la probabilité que le même variant trouvé dans d'autres régions se développe localement est très faible». Il est plus probable, selon cette source médicale, que «ce premier cas détecté ait été en contact avec un individu porteur mais asymptomatique, qui pourrait être arrivé de l'étranger sans se rendre compte d'avoir le virus dans sa forme variante Omicron». Plus qu'une mutation locale, cette patiente à Casablanca serait donc le premier cas détecté d'une propagation communautaire, l'origine probablement importée n'ayant pu être retracée pour l'heure. Ce premier cas traduit les lacunes du tracing pour remonter au «patient zéro Omicron» au Maroc et peut laisser penser que plusieurs cas d'infections asymptomatiques ou même symptomatiques n'ont toujours pas été détectés. Une mutation intervenue au niveau local persiste et signe le gouvernement Ce jeudi, à l'issue du Conseil de gouvernement, le porte-parole de l'exécutif Mustapha Baitas a tenu le point de presse hebdomadaire, l'occasion d'apporter des précisions sur ce premier cas Covid-19 porteur du variant Omicron. Il persiste et signe en reprenant la version du ministre de la Santé, soulignant que les mutations du virus peuvent aller jusqu'à 100 lors d'une réplication, ce qui expliquerait l'éclosion de ce variant Omicron localement au Maroc. «Les données médicales disponibles montrent que ces mutations, au niveau local, ont donné lieu à l'apparition du variant Omicron». Indiquant que la situation de ce premier cas est «stable», sous surveillance médicale dans une structure hospitalière à Casablanca, M. Baitas a rappelé qu'«il est de la responsabilité du gouvernement de veiller sur le suivi de la situation épidémiologique dans ce contexte ainsi que son évolution». Dans ce sens, Mustapha Baitas a défendu la mesure de fermeture des frontières, souignant qu'elle a permis de freiner la rapidité de la propagation de la Covid-19, de manière à ce que le Maroc ne soit pas touché par la quatrième vague de la pandémie, telle qu'observée dans les pays voisins en Europe. Article modifié le 2021/12/16 à 14h26 Bilan Coronavirus dans le monde 271 469 226 Contaminations 5 320 822 Décès 244 958 527 Guérisons 56.4% de la population mondiale vaccinée