Les tribunaux marocains ont reçu 19 926 demandes de mariage de mineures en 2020. Cette tendance continue d'augmenter de manière inquiétante, selon le président du ministère public El Hassan Daki. Lors d'une rencontre sur l'obligation de l'éducation de base comme moyen de lutte contre la déperdition scolaire et le mariage des mineures, le responsable a indiqué que la recrudescence de ces requête devenait «une situation préoccupante». Le président du ministère public a estimé que les raisons de cette tendance revenaient à plusieurs facteurs socioculturels, économiques et de développement. Pour lui, l'augmentation de ces chiffres a généré une situation peu conforme à la philosophie du législateur, qui tend à faire du mariage des mineures une exception limitée mais non pas un phénomène de grande ampleur. Maroc : Des appels pour une réforme globale du Code de la famille El Hassan Daki a appelé à ce que l'exception législative ne soit pas vidée de son sens et au souci constant de l'intérêt supérieur de l'enfant, notant que c'est cet esprit qui s'incarne dans la philosophie de la Déclaration de Marrakech 2020, en tant qu'initiative visant à soutenir une approche participative dans le domaine de la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles et de la limitation du mariage des mineures. La déclaration du président du ministère public intervient dans un contexte où les associations de défense des droits des femmes ont appelé avec insistance à une réforme globale du Code de la famille, non pas pour limiter mais pour abolir désormais la dérogation permise aux juges pour le mariage des mineures.