Le partenariat bilatéral entre le Maroc et le Brésil «est fondamentalement axé sur la sécurité alimentaire en Afrique», compte tenu du positionnement compétitif de l'Office chérifien des phosphates dans l'approvisionnement en fertilisants pour l'agriculture brésilienne en plein essor, a souligné l'ambassadeur du Maroc à Brasilia, Nabil Adghoghi. Cette dynamique, fruit d'un cadre juridique global, a permis d'atteindre de janvier à septembre 2021, 1,8 milliard de dollars en termes de valeur globale des échanges bilatéraux, s'est félicité le diplomate marocain lundi lors du Global New Economy Forum. «Le Royaume et le Brésil sont appelés à jouer un rôle stratégique dans la sécurité alimentaire de l'Afrique, dont la population atteindra 2 milliards de personnes en 2050 et, selon les projections de la FAO, l'agriculture africaine ne pourra assurer que 15% de ses besoins alimentaires», a-t-il relevé, ajoutant que «le Maroc et le Brésil disposent, tous deux, du know-how, de la maîtrise technologique et des circuits bancaires nécessaires, à même d'implémenter avec les pays africains une exploitation agricole compétitive et durable dans le continent». Le diplomate marocain a aussi souligné que la crise sanitaire avait accéléré la croissance démographique de l'Afrique, l'impact direct du changement climatique sur les flux migratoires, les crises d'approvisionnement énergétique et les transformations du mix alimentaire. L'une des alternatives les plus viables pour l'ère post Covid-19 consiste, selon lui, «à repenser les chaînes d'approvisionnement pour privilégier plus d'intégration régionale, plutôt que les chaînes mondialisées, toujours soumises à des tensions géopolitiques imprévisibles», d'où l'intérêt de développer les straégies autour de l'Atlantique Sud. The Global New Economy Forum, fondé à Manaus et présidé par Victo Borges, est une plateforme d'échanges qui vise à connecter les leaders du monde et promouvoir la coopération. L'édition 2021 est marquée par la participation de l'ex-Président du Brésil, Michel Temer, de l'ancien juge et ministre de la Justice, Sergio Moro, ainsi que d'une dizaine de sénateurs, députés et industriels brésiliens.