«Le Maroc n'est pas pressé pour ouvrir les frontières avec Melilla», reconnaissent des décideurs économiques dans la ville. Face à un contexte qui prévaut depuis le 1er août 2018 avec la fermeture de la douane commerciale, aggravée par la pripagation du Covid-19 depuis mars 2020, entre 15 à 20 entrepreneurs de Melilla ont été contraints d'exporter des marchandises vers le royaume depuis des sièges ou à travers des partenaires domiciliés à Almeria, Malaga ou Algésiras, rapporte El Faro de Melilla. D'autres entrepreneurs ont choisi de s'installer au Maroc, dont notamment des grossistes qui avaient auparavant des magasins à proximité du poste frontière Bni-N'sar. Les commerçants concernés par la fermeture de la douane admettent qu'il «est très difficile d'évaluer le préjudice financier» de la décision prise par le royaume il y a plus de trois années. Et de pointer du doigt la responsabilité du gouvernement central de Pedro Sanchez, qui «n'a rien entrepris. L'Espagne l'a autorisé (la fermeture, ndlr). C'est une énorme perte. Depuis, Melilla est isolée et nous ne pouvons pas vendre un stylo au voisin». Des reproches sont également adressés aux autorités locales, ayant relativisé l'impact de la mesure marocaine sur le tissu économique. «Personne à Melilla n'a accordé d'importance au fait que le Maroc interdit le commerce légal avant l'illégal. Nous aurions dû tous descendre dans la rue», déplorent-ils.