Depuis le 1er août, la frontière commerciale avec Melilla est fermée. Un coup dur pour les commerçants de la ville. Désemparés, certains ont saisi Pedro Sanchez alors que d'autres ont préféré frapper à la porte de la chancelière Angela Merkel. A Melilla, les commerçants sont vent debout contre la mesure de l'Administration des Douanes et Impôts Indirects marocaine de fermer, depuis le 1er août, sa frontière commerciale avec Melilla. Les conteneurs, souhaitant entrer au Maroc, sont désormais tenus de passer avec le port de Bni N'sar mitoyen de Bab Melilla. «C'est une décision qui profite au port marocain. Elle prépare également le terrain à Nador-Ouest», nous confie une source. En revanche du côté espagnol, l'heure est plutôt à la colère et la dramatisation. Le quotidien El Confidencial parle d'une «asphyxie» de l'économie de la ville et d'une mesure prise «sans concertation» avec les autorités espagnoles. Le patronat local a saisi Angela Merkel De son côté Margarita Lopez, la présidente de la Confédération des entrepreneurs de Melilla a annoncé dans des déclarations à la chaîne la Sexta avoir alerté, dans une lettre, le chef du gouvernement de cette question. «C'est un problème d'Etat», a-t-elle souligné. Faute de réaction rapide de l'exécutif, la Plateforme d'entrepreneurs de Melilla a été contrainte de frapper à la porte d'Angela Merkel, en visite au royaume ibérique. Sur Twitter, elle a demandé l'aide de la chancelière pour «résoudre le problème gravissime» avec le Maroc. En @elconfidencial: Marruecos cierra unilateral y definitivamente la aduana de Melilla https://t.co/fHVaeXXLpZ @PlataformaMl pide ayuda a @AngelaMerkeICDU para solucionar el gravisimo problema.@elmundoes @elpais_espana @abc_es @larazon_es — Empresarios Melilla (@PlataformaMl) August 11, 2018 Un signe révélateur des répercussions de la mesure prise par l'Administration des Douanes, d'autant que l'activité au port de Melilla n'est guère reluisante. En témoigne le communiqué, publié ce dimanche, faisant état de la baisse «de 43,50%» du trafic des conteneurs. «Les marchandises de tierces pays a également été réduite. Les entrées de navires Ro-Ro (utilisés pour transporter entre autres des véhicules) ont diminué de 27% par rapport à juillet 2007». Ciudadanos dénonce la «faiblesse» du gouvernement Sanchez Douze jours après l'entrée en vigueur de la mesure marocaine, le PSOE au pouvoir observe le silence. Ce qui n'est pas le cas du parti de centre-droit Ciudadanos (opposition) qui s'est vite emparé de la question. Son porte-parole à Melilla, le député Eduardo de Castro, n'hésite pas à parler de «blocus» ordonné par «le pays voisin» parce que «nous avons un gouvernement faible à Melilla et un gouvernement faible à Madrid. Le Maroc est en train de jouer avec les intérêts de plusieurs personnes». La fermeture de la frontière commerciale avec Melilla est à même de relancer les parties en Espagne accusant le Maroc de mener une opération de chantage avec la migration.