Aux Etats-Unis, le lobby du Polisario au Sénat, soutenu par l'Algérie, maintient la pression sur l'administration Joe Biden. Saisissant l'examen du projet de la loi de finances 2022, le sénateur Jack Reed, du parti Démocrate, membre de la Commission de la Défense, a présenté une proposition visant à conditionner le financement de programmes de coopération militaire avec le Maroc à son acceptation d'un plan de paix au Sahara occidental. Le sénateur recommande «d'interdire l'utilisation de fonds du ministère de la Défense pour soutenir la participation des forces militaires du Royaume du Maroc à des exercices bilatéraux ou multilatéraux, à moins que le Secrétaire (LLyod Austin, ndlr) ne précise et certifie à la Commission de Défense que le Royaume du Maroc a pris des mesures pour soutenir un accord de paix final avec le Sahara occidental», lit-on dans l'initiative de Reed. L'auteur de nuancer en soulignant que «la disposition inclurait également le pouvoir pour le secrétaire (d'Etat à la Défense) de renoncer à la limitation, si une telle participation (du Maroc) s'avère être importante pour les intérêts de la sécurité nationale des Etats-Unis». Pour rappel, le Maroc bénéficie depuis juin 2004 du statut d'allié majeur des Etats-Unis hors OTAN. Outre ce privilège, les deux pays ont signé en octobre 2020 à Rabat un accord de coopération militaire de dix ans. Malgré l'initiative portée par Reed, Rabat et Washington ont initié la préparation, à Agadir, de la prochaine édition de l'exercice militaire African Lion. Une information annoncée par l'ambassade des Etats-Unis au royaume. La proposition de Jack Reed rappelle celle présentée par le sénateur Démocrate Chris Coons, membre de la Commission des Crédits. Ce parlementaire a demandé que les fonds accordés au Département d'Etat soient mis uniquement à la disposition de «l'assistance du Sahara occidental, y compris pour soutenir les efforts diplomatiques afin de faciliter un règlement politique du conflit au Sahara occidental» et non «à la construction ou l'exploitation d'un consulat des Etats-Unis» dans la province. Dans le cadre de cette même campagne, James Inhofe, sénateur Républicain et président de la Commission de Défense, avait convaincu neuf autres sénateurs de signer une lettre adressée à Antony Blinken, exigeant son appui pour défendre «le droit du peuple du Sahara occidental à l'autodétermination, plaider pour la libération des prisonniers politiques et protéger la liberté d'expression pour chaque Marocain et Sahraoui».