Adil Lasry a découvert le travail associatif dès son plus jeune âge, en s'impliquant d'abord dans de nombreuses organisations au Maroc. Après son émigration en Italie, il crée une association axée sur la communauté marocaine, en portant leurs revendications auprès des institutions en charge de l'immigration. Après l'obtention de son baccalauréat, Adil Lasry a étudié à l'Institut supérieur d'industrie de Casablanca, où il a obtenu son diplôme de technicien spécialisé dans la production et la pose de matériaux de métallurgie. Né en 1976, il s'est impliqué dans de nombreuses associations au sein de la Maison des jeunes dans le quartier Sidi Bernoussi, puis il est devenu encadrant dans les colonies de vacances auprès du ministère de la Jeunesse et des sports. Avec ses camarades, il décide de créer une section de l'Association des chantiers sociaux marocains (CSM) au sein de son quartier. Il devient responsable des chantiers internationaux de l'organisation, en charge de l'accueil des délégations étrangères, ce qui lui a permis d'interagir avec les cultures de dfférents pays. Résident en Italie, jamais loin du Maroc Au début des années 2000, Lasry a décidé de migrer en Italie. Il confie à Yabiladi s'être confronté à des problèmes d'intégration au début de son séjour, surtout avec la barrière de la langue. «C'est le travail qui aide dans l'intégration, donc j'ai d'abord travaillé dans de nombreux secteurs», a-t-il déclaré. Adil décide ensuite de continuer ses études dans le pays d'accueil, où il obtient un diplôme d'expert en industrie mécanique, ce qui lui a ouvert les portes de grandes entreprises italiennes, spécialisées dans la fabrication de pièces utilisées dans les voitures et les avions. Bien qu'il ait quitté le Maroc tôt, son amour pour le travail associatif et bénévole auprès de ses concitoyens ne l'a pas quitté, raison pour laquelle il s'est impliqué une nouvelle fois dans de nombreuses associations. Il a participé à de plusieurs activités culturelles, notamment celles liées à l'aide aux coopératives qui travaillent sur les produits locaux. Il a également traité avec des organisations non gouvernementales internationales et contribué aux activités mises en place par ces organisations au Maroc, en rapport avec le développement durable. En 2007 et en 2008, il a fait partie des organisateurs de journées de formation auprès des coopératives de l'argan pour améliorer l'exportation de leurs produits. Parallèlement, Lasry a vu de près et écouté les souffrances de la communauté marocaine en Italie, qui est l'une des plus importantes dans le pays. En 2011, il crée l'Association des travailleurs marocains en Italie avec d'autres nationaux. Au fil des années, l'organisation deviendra un interlocuteur majeur auprès des autorités italiennes en ce qui concerne les Marocains expatriés. «Notre seule préoccupation était de faire connaître la culture marocaine, de déconstruire les stéréotypes qui entourent la communauté chez un certain nombre d'Italiens, de défendre les droits des Marocains d'Italie et de plaider pour leurs revendications auprès des responsables et des décideurs.» Adil Lasry Parmi les objectifs de l'association, le militant cite l'importance de «véhiculer une image distinguée du Maroc, de sa civilisation, de son histoire, de son patrimoine culturel et de ses traditions, à travers une communication permanente avec la société italienne, que ce soit à travers des festivals ou des rencontres, ainsi que des écrits». Le cinéma pour le dialogue interculturel entre le Maroc et l'Italie En 2013, l'association, dont Lasry a été choisi comme président, a organisé le Festival du film marocain. Deux ans plus tard, elle a tenu la deuxième édition de l'événement, qui a accueilli un groupe d'artistes des deux pays. Il a expliqué que les deux éditions ont été organisées en partenariat avec l'Université de Bologne, plusieurs associations italiennes, le Centre cinématographique marocain, la Société nationale de la radio et de la télévision (SNRT) et le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME). La troisième édition de ce festival n'a pas été organisée, suite à «plusieurs contraintes» que les organisateurs n'ont pu surmonter. Cependant, Adil retient que «le rendez-vous a eu un bon écho et il y a eu des synergies entre artistes italiens et marocains, notamment dans le cadre des ateliers de l'Université de Bologne». Adil Lasry a ajouté que son association essaie de faire tout son possible pour aider ceux qui en ont besoin, ce qui «ne se limite pas aux Marocains, puisque l'ONG a commencé à tendre une main aux réfugiés et aux nécessiteux» de toutes les nationalités. «Nous rencontrons périodiquement des responsables italiens, afin d'étudier la situation des immigrés et nous organisons également des réunions avec les autorités marocaines, pour les informer des besoins des membres de la communauté.» Adil Lasry Outre l'aspect social, l'association s'active aussi dans le cadre de la diplomatie parallèle. A cet effet, Adil Lasry souligne que sa structure tente de servir les enjeux du Maroc en Italie, notamment la question du Sahara, «en tissant des relations avec la société civile italienne, de manière à resserrer l'étau sur les partisans de la thèse séparatiste».