C'est désormais officiel. Antonio Guterres a nommé, ce mercredi 6 octobre, Staffan de Mistura, nouvel envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental. L'Italo-Suédois succède ainsi à l'Allemand Horst Köhler qui avait, pour rappel, présenté sa démission en mai 2019, officiellement pour des «raisons de santé». Une désignation qui était prévisible, notamment après la levée par le Maroc des dernières réserves sur cette candidature. Le représentant permanent du royaume aux Nations unies, Omar Hilale avait même couvert d'éloges De Mistura, le qualifiant de «socle de l'ONU dans ses efforts pour le règlement pacifique des différends» en Syrie, en Afghanistan, en Irak et en Afrique. Un feu vert qui a permis ensuite au secrétaire général de l'ONU d'entamer, mi-septembre, des consultations auprès des membres du Conseil de Sécurité pour la nomination de Staffan de Mistura. Pour rappel, sa candidature était avancée en avril dernier. Dans ses nouvelles fonctions en tant qu'émissaire de l'ONU, De Mistura doit relever le défi de ramener les parties à reprendre le fil du dialogue. Le Maroc a déjà posé ses conditions, exigeant la présence effective de l'Algérie dans les prochaines Tables rondes de Genève en sa qualité de partie prenante dans le conflit. Or, le voisin de l'Est ne se lasse pas de revendiquer uniquement le statut de «pays observateur» et appelle plutôt pour des «négociations directes» entre le Maroc et le Front. Un appel réitéré, la semaine dernière, par le ministre algérien aux Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, depuis la tribune de la 76e session de l'Assemblée générale des Nations unies. De son côté, le Polisario a déjà exprimé des doutes quant à la réussite de l'Italo-Suédois dans sa mission. Il «reste ligoté par la feuille de route que lui tracera le Conseil de sécurité (…) La nomination -bien qu'importante- d'un envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental n'est pas un objectif stratégique majeur en soi», avait expliqué le représentant du Polisario en Europe, Oubi Bouchraya Bachir dans des déclarations à la presse. A ces défis majeurs s'ajoute un autre de taille: Le nouvel envoyé pour le Sahara occidental parviendra-t-il à convaincre le Polisario de respecter, à nouveau, le cessez-le-feu de 1991?