section Nador de l'Association marocaine des droits humains (AMDH) a réagi, mercredi, à l'affaire de l'alcool frelaté qui secoue la région de l'Oriental, suite à la mort tragique d'une dizaine de personnes à Nador. Dans un communiqué, l'ONG rappelle que ce drame a été vécu «par la plupart des villes de l'Oriental dans la période récente, où plus d'une vingtaine de personnes ont perdu la vie pour les mêmes raisons dans la ville d'Oujda, Taourirt et Driouch». «Ce qui a permis la distribution de ces boissons toxiques dans la région est l'incapacité des autorités à prendre des mesures anticipatives pour prévenir ces substances et arrêter les personnes impliquées dans leur préparation et leur distribution», dénonce la section locale de l'AMDH. Pour elle, «la loi interdisant la vente de boissons alcoolisées n'a pas limité ou réduit sa consommation pour les Marocains». «Au contraire, cette loi ne joue qu'un rôle de duplicité qui vise à rendre le marché des alcools non soumis à la responsabilité. Les victimes restent des citoyens en situation de vulnérabilité», déplore-t-elle. Tout en adressant ses condoléances aux familles des victimes, l'AMDH-Nador dit enregistrer «l'échec des autorités concernées à protéger le droit à la vie tel que stipulé dans les pactes internationaux des droits de l'Homme». Elle appelle à «l'ouverture d'une enquête sérieuse sur cette question, le suivi et l'arrestation des réseaux impliqués dans la promotion de ces produits corrompus et toxiques qui menacent la vie et la sécurité des citoyens et d'annoncer les résultats de ces enquêtes». «Nous appelons l'Etat marocain à adopter des politiques fondées sur la santé publique et les droits humains pour garantir les droits de toutes les composantes de la société, sur un même pied d'égalité et sans aucune discrimination, dans le respect de ses obligations dans ce cadre», conclut le communiqué.