Le rapatriement des mineurs migrants marocains à Ceuta, ne fait pas l'unanimité en Espagne. Une enquête du bureau du procureur général de l'Etat et le bureau du procureur de Ceuta a été ouverte pour clarifier les conditions dans lesquelles le ministère de l'Intérieur rapatrie au Maroc les groupes d'enfants, informe ABC. En effet, les procureurs n'ont été tenu au courant du plan de rapatriement ni de ses détails, une simple communication qualifiée de «générique» leur a été adressée qui ne précisait, contrairement à ce que la loi prévoit, ni le nombre d'enfants concernés ou le moment de leur retour au Maroc. Le retour des mineurs semble ainsi se dérouler dans une grande confusion, les sources soulignant que les expulsions se font «sans la moindre consultation du ministère public». Alors que plusieurs ONG étaient en consultation avec les autorités de Ceuta pour organiser le retour des enfants dans les meilleures conditions, des associations ont critiqué aujourd'hui ces expulsions et la manière dont elles sont faites. C'est le cas notamment de No Name Kitchen, Maakum, Asociación Elin et Andalucía Acoge qui «dénoncent le refoulement collectif illégal de mineurs qui a lieu à la frontière de Tarajal à Ceuta, dont nous sommes témoins». Ce qui est reproché à l'Intérieur et aux délégations du gouvernement, c'est l'absence d'information sur l'identité des enfants et des garanties de leur prise en charge une fois au Maroc. Beaucoup de mineurs à Ceuta étant en situation vulnérable, les associations souhaiteraient avoir la «certification que dans tous les cas les parents sont disposés à venir chercher leurs enfants». Malheureusement, les ONG sur le terrain constatent que, contrairement à ce que prévoit la loi, les enfants concernés par la mesure d'expulsion ne sont pas au courant qu'ils sont sur le point de rejoindre le Maroc. Un enfant qui refuse d'être rapatrié a le droit de faire appel et doit se voir attribuer un défenseur judiciaire pour l'assister, ce qui ne serait pas le cas pour les enfants actuellement rapatriés.