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Diaspo #204 : Avec Meqnes, Kamal Jahid veut conquérir la maroquinerie de luxe depuis Varsovie
Publié dans Yabiladi le 07 - 08 - 2021

Son histoire d'amour pour la Pologne naîtra suite à un stage de six mois qu'il passera à Varsovie. Son souhait visant à concilier le Maroc avec la renommée internationale de la maroquinerie le pousse à créer Meqnes. Son ambition : faire de sa marque un grand nom de la maroquinerie de luxe.
Le mois dernier, le prestigieux magazine économique américain Forbes a consacré l'un de ses articles à un «entrepreneur qui présente le style marocain au monde». Basé en Pologne depuis une dizaine d'années, ce n'est pas la première fois que Kamal Jahid fait parler de lui. En 2011 déjà, il était interviewé par le magazine polonais Wirtualna Polska à l'occasion de la création de sa marque «Glamorous Pochette».
Une marque née d'un simple besoin, alors qu'il cherchait une pochette de costume en Pologne. Et à l'image de cette marque, Meqnes émergera, en 2016, d'un simple constat : la qualité inégale des produits en cuir vendus au Maroc, alors que les Marocains ont eux-mêmes transmis l'art de la maroquinerie aux Européens, il y a quelques siècles.
Un amour et des marques nés à Varsovie
Né à Meknès, l'entrepreneur trentenaire grandit à Rabat, où il fréquente le collège Lalla Aicha, puis le lycée Moulay Youssef avant de faire une licence en économie, qui le poussera à se spécialiser avec un Master en Marketing. Son aventure commence en 2008, lorsqu'il se rend en Pologne pour un stage de six mois. A Varsovie, il intègre le département marketing de la multinationale Pkn Orlen où il apprendra énormement.
De retour au Maroc après cette expérience, le jeune marketeur pense déjà repartir s'installer en Pologne. «J'ai vu un autre monde et un autre niveau et du coup, j'étais déterminé à m'y installer», nous confie-t-il. «La culture, l'esprit ouvert des gens,… j'ai adoré leur façon de travailler, de célébrer la vie et de respecter les autres. Le style de vie m'attirait.»
Malheureusement, Kamal Jahid ne trouve pas d'opportunités pour travailler en Pologne à l'époque. Il parvient toutefois à décrocher un stage en marketing, en 2010, à Berlin, au sein d'une startup créant des applications pour smartphone. Ayant déjà développé un lien particulier et «romantique» avec la Pologne, il retournera rapidement à Varsovie.
«Je suis allergique aux personnes racistes et dans d'autres pays, vous avez toujours des gens qui vous regardent d'un œil méprisant. Je voulais donc partir quelque part pour conquérir. Ici, les gens te donnent une chance et ça me faisait plaisir de parler aux gens du Maroc et de sa culture.»
Kamal Jahid
Ainsi, sa première marque lui permet d'établir plus de contacts et d'approcher des entreprises pour des campagnes B2B (Business to business). Pendant 4 à 5 ans, le Marocain transforme «Glamorous Pochette» en une marque à succès.
Une marque internationale marocaine de maroquinerie
En 2016, lors de son voyage au Maroc, l'entrepreneur avait acheté un sac en cuir. Deux semaines plus tard, le produit commençait à se détériorer. «J'avais appelé ma mère pour qu'elle m'envoie un autre. Ironie du sort, le nouveau s'est aussi détériorer, la qualité du cuir n'étant pas au top», se rappelle-t-il.
De cette expérience, Kamal Jahid tire une conclusion ainsi qu'un projet ambitieux. «Je devais accepter la réalité des choses : les artisans ont la technique, l'expérience et le savoir-faire, mais parce qu'il n'y a pas de ressources, ils fabriquent des produits basiques, persuadés que personne n'achetera un produit de luxe dans un souk à un prix élevé», explique-t-il.
«J'ai aussi réalisé que le Maroc en tant que pays a inventé l'art de la maroquinerie. Je trouvais dommage qu'il n'y ait pas une marque internationale qui représente le Maroc. Il fallait donc faire quelques choses pour faire la promotion du Maroc. J'ai donc décidé de lancer Meqnes.»
Kamal Jahid
Conscient que «la maroquinerie a été transmis du Maroc vers l'Europe à travers Al Andalus» et que «les Marocains se sont malheureusement endormis sur [leurs] lauriers», le jeune entrepreneur explique l'objectif derrière Meqnes : «Faire la promotion du Maroc et devenir la première marque marocaine et internationale de maroquinerie». «Sur la page Wikipédia, on présente les maisons de luxe de maroquinerie mais pas une seule entreprise marocaine. Cela est injuste. J'espère donc mettre Meqnes sur cette liste», ajoute-t-il avec ambition.
Pour se faire, le Marocain lance, en 2017, une campagne à succès sur la plateforme Kickstarter de crowdfunding et réussit à lever 50 000 dollars pendant un mois avant que l'entreprise se lance dans le développement de ses produits. «L'année dernière, suite au Covid-19, les ventes ont explosé grâce à l'e-commerce. Nous avons fait plus de 3 millions de dirhams. L'année prochaine, on table sur 5 millions de dirhams de chiffre d'affaires», nous confie-t-il fièrement.
Conquérir d'autres marchés dont celui du Maroc
Mais si la marque et la conception sont marocaines, les produits, eux, sont importés pour l'instant d'Italie et de Japon. Un choix que Kamal Jahid explique par plusieurs facteurs. «La technique utilisée au Maroc, à l'eau froide, date du moyen âge et est dépassée, avec l'utilisation de produits chimiques pour traiter le cuir. La qualité n'est pas parfaite car le processus ne l'est pas à la base», explique-t-il.
«Au Maroc, une bonne partie de la population ne peut pas s'offrir des produits de luxe. L'artisan doit donc s'adapter pour survivre. Cette culture s'est enracinée et avec le temps, on a perdu le goût pour cet art.»
Kamal Jahid
Le jeune entrepreneur a l'ambition de conquérir d'autres marchés, dont celui du Maroc. «Le Moyen-Orient est dans nos plans, notamment via une filiale à Dubaï, tout comme le Maroc. Je pense que pour le Royaume, il faut adapter et penser à une collection que les Marocains peuvent s'offrir. Pourquoi ne pas introduire un modèle de paiement en plusieurs fois, instaurer un respect envers cet art et éduquer les gens et les artisans. Il faut changer les mentalités et faire la promotion de notre pays», plaide-t-il.
Avec sa marque Meqnes, le jeune marocain participe à changer les mentalités et «combattre le racisme» en quelque sorte. «En Europe, les vagues de racisme contre les arabes et les musulmans sont fréquentes, «arabe» et «musulman» deviennent une insulte intelligente. Vous rencontrez les gens qui vous posent la question de ce que vous faîtes ici, si vous êtes chauffeur chez Uber ou si vous vendez du Kebbab. A travers ma marque, je prouve aux gens qu'un arabe ou un musulman peut aussi concevoir des marques de luxe et des marques qui représentent notre pays», conclut-il.


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