Le gouvernement marocain se prépare pour la dernière ligne droite de la décompensation des produits de base que sont le sucre, la farine et le gaz butane. En trois étapes, le cadre général du Projet de loi de finances pour l'année 2022 prévoit une levée définitive des subventions publiques. Le ministre de l'Economie, des finances et de la réforme de l'administration, Mohamed Benchaâboun, a présenté mercredi, devant la commission des finances des deux chambres du Parlement, le cadre général de préparation du Projet de loi de finances (PLF) pour l'année 2022. Conformément à ce document, le gouvernement El Othmani a fixé une date pour la levée définitive des subventions au gaz butane, au sucre et à la farine. Le projet déposé devant la Commission des finances et du développement économique de la Chambre des représentants et la Commission des finances, de la planification et du développement économique de la Chambre des conseillers prévoit que «la réforme progressive de la caisse de compensation doit être initiée conformément aux exigences du cadre relatif à la protection sociale et assurant le financement de cette réforme fondamentale, notamment la généralisation des compensations familiales». La levée des subventions sur les trois matières de base a été divisée en trois phases. En 2022, le projet permettra une «libéralisation progressive» des prix du sucre et une «réduction du ratio défini pour la farine de blé tendre». En 2023, la deuxième phase de ce processus devra permettre une libéralisation totale de ce ratio, en plus de celui du pain de sucre et du sucre fractionné, ainsi que 50% de celui du gaz butane. En dernière phase, prévue d'ici 2024, la libération totale du gaz butane sera mise en œuvre. S'agissant des ressources, Mohamed Benchaâboun a confirmé qu'un travail sera fait pour élargir l'assiette fiscale et améliorer le recouvrement dans le cadre des exigences de la loi-cadre relative à la réforme du système fiscal. De nouvelles des ressources pour financer la protection sociale seront instituées. Un resserrement sur les dépenses des administrations publiques Par ailleurs, le ministre a expliqué que les dépenses des fonctionnaires, les frais de compensation, la généralisation de la protection sociale, la réforme de l'Education et de la Santé et la consolidation des projets d'investissement en cours de réalisation nécessitent la programmation de prêts supplémentaires. Pour l'année prochaine, ils devront atteindre 21 milliards de dirhams. Ce PLF tient d'ailleurs compte la généralisation de la protection sociale (8,4 MMDH), la réforme des secteurs de l'éducation et de la santé (1,8 MMDH), ainsi que le renforcement des projets sociaux en cours d'exécution (800 MMDH). Dans un autre registre, Benchaâboun a indiqué que le gouvernement continuerait à rationaliser les dépenses de fonctionnement de l'administration et celles liées aux redevances d'eau, d'électricité et de communications. Des réductions sont prévues au niveau des dépenses du transport intérieur et extérieur, de même que celles liées à l'hôtellerie, aux frais de formation et des études. Dans le même sens, les prêts d'investissement liés à la construction de sièges administratifs et l'achat de voiture ne seront pas programmés. Dans un contexte national encore marqué par l'impact de la crise sanitaire liée à la Covid-19, le cadre général de préparation du PLF pour l'année indique que l'économie nationale devrait retrouver son élan avec un taux de croissance d'environ 3,8 en 2023, pour atteindre 4% en 2024.