Les renseignements militaires espagnols ont averti, dans un rapport, Pedro Sanchez que pour le Maroc la question du Sahara est «un casus belli». Le document annonce que d'ici 2040, le royaume est appelé à jouer un rôle majeur dans la sécurisation du Sahel. Le 1er Juin 2018, Pedro Sanchez avait réussi à mettre un terme à six ans de pouvoir du Parti Populaire. Une fois installé au palais de la Moncloa, il lui a été présenté un rapport de 20 pages, intitulé «Scénario de sécurité Maghreb 2040», rédigé par un colonel des renseignements militaires pour le compte du Centre des études supérieures de la défense nationale et l'Institut espagnol des études stratégiques. Les deux organismes sont placés sous la tutelle directe du ministère de la Défense. Le document précise que «dans le domaine de la coopération internationale en matière de sécurité et de défense (terrorisme djihadisme, immigration clandestine, trafic de drogue…), le Maroc collabore activement avec l'occident, notamment avec l'Espagne». Une contribution qui assure à «l'Europe une sécurité face aux menaces en provenance du Sahel». «Un modèle de coopération que l'Espagne souhaite rééditer avec d'autre pays du bassin méditerranéen (Algérie et Tunisie) et du Sahel (Mauritanie et Mali)», indique le document. Et d'ajouter que «le Maroc est devenu le principal allié de l'occident en Afrique». La semaine dernière, l'ancien ministre de la Défense, José Bono, et l'ex-Premier ministre, José Luis Rodriguez Zapatero, avaient loué le rôle du Maroc dans la lutte contre le terrorisme jihadiste en Espagne. «Aucune solution au conflit du Sahara dans les deux prochaines décennies» Sur la question du Sahara, l'auteur du document affirme que le Maroc la considère comme «cause sacrée» et «un casus belli», rapporte OK Diario ce vendredi 4 juin. Les forces armées et corps de sécurité du royaume «avec 250 000 soldats, sont orientés pour contrebalancer la menace algérienne et surveiller le Front Polisario, une organisation militaire qualifiée de terroriste par le Maroc», prévient le colonel des renseignements militaires. Le dossier du Sahara occidental «est le nœud gordien du scénario Maghreb 2040. Une question bien ancrée qui empêche le rapprochement entre les deux puissances, le Maroc et l'Algérie, et entrave le développement d'initiatives crédibles», constate l'auteur du rapport. Le Sahara, soutient l'auteur du rapport, est un «problème pour lequel aucune solution n'est en vue dans les deux prochaines décennies». Et de conclure son analyse sur une note pessimiste, estimant que «le scénario du Maghreb 2040 n'est pas du tout prometteur». En revanche pour le Maroc à l'horizon 2040, le rapport souligne que «le leadership marocain dans la région sera beaucoup plus visible. Il est très probable que le Maroc promouvra et dirigera ensuite certaines des principales missions de sécurité que l'Union africaine déploie au Sahel. Cela rendra la lutte contre le crime et le djihadisme mondial plus efficace». Rabat est d'ailleurs déjà sollicité par les pays du Sahel et la France pour accompagner les efforts de stabilisation dans la région. L'influence du royaume en Afrique est également reconnue par les Etats-Unis. En témoigne le communiqué publié le 30 avril par le Département d'Etat suite au premier appel téléphonique officiel entre Antony Blinken et Nasser Bourita. Le rôle du Maroc en Afrique est même salué à deux reprises dans le texte.