Après avoir eu la chance d'être sélectionné par le programme Diversity Immigrant Visa Program de loterie pour l'immigration aux Etats-Unis, Abdelghani Waamrou a travaillé dans un restaurant à New York. Mais en déménageant à Houston, il devient policier en charge du maintenir l'ordre et la traque des criminels. C'est un coup de chance qui a conduit Abdelghani Waamrou à démarrer une nouvelle vie aux Etats-Unis, où il travaille actuellement comme policier à Houston, dans l'Etat du Texas. Ce Marocain est né en 1983 à Douar Tamgart, dans la province de Tata. Quatre ans plus tard, il a suivi sa famille qui s'est installée dans la ville de Salé, où il a poursuivi ses études primaires jusqu'au baccalauréat en lettres modernes. Il rejoint ensuite l'Université Mohammed V de Rabat pour des études en littérature anglaise. Il raconte à Yabiladi qu'au cours de la troisième année universitaire, il se rendait à la téléboutique de son oncle pour l'aider dans son affaire. «Il m'a dit de participer à la loterie d'immigration pour les Etats-Unis, mais j'ai refusé, d'autant que j'avais tenté à trois reprises, en vain. Cela dit, il a beaucoup insisté pour que je réessaye», nous confie-t-il. Une proposition de migration vers les Etats-Unis Cette troisième fois sera la bonne. Un beau jour en 2007, à son retour de l'université, sa mère lui tend un courrier, pensant qu'il s'agissait d'une proposition d'emploi. «Quand j'ai ouvert l'enveloppe, je lui ai dit qu'il ne s'agissait pas d'un travail à Rabat mais aux Etats-Unis», se rappelle Abdelghani. En plus de son activité dans la téléboutique, Abdelghani travaillait avec une organisation américaine au Maroc de guide pour les touristes venus des Etats-Unis à Rabat, ce qui l'a aidé dans son initiation à la culture américaine. En février 2008, il immigre aux Etats-Unis en arrivant à Oxford (Connecticut). Il se souvient avoir résidé chez un citoyen américain qu'il avait rencontré au Maroc. «Il était de confession juive et quand je suis arrivé, il m'avait mis un tapis dans ma chambre et un exemplaire du Saint Coran, car il savait que j'étais musulman. Je suis resté chez lui environ un mois.» Abdelghani Waamrou Abdelghani raconte que le climat de cet Etat est rude. La neige recouvre la ville et l'enfant de Tata a beaucoup de mal à s'y habituer. Il discute alors avec son hôte l'idée de changer de ville. «Il m'a dit que il connaissait une femme à New York qui peut me recevoir chez elle». Une nouvelle vie à New York Le jeune marocain se rend alors à New York, où il est chaleureusement accueilli par la femme qui lui remet les clés du rez-de-chaussée de sa maison. «Dans cette grande ville, j'ai senti un choc culturel. Il m'a fallu du temps pour prendre conscience de beaucoup de choses», se souvient Abdelghani. Ce dernier commence à chercher du travail. «J'ai trouvé un emploi dans un restaurant appartenant à un Jordanien et j'y ai fait connaissance avec un employé marocain, qui m'a aidé à m'intégrer avec le reste des collègues. Je travaillais 12 heures par un jour», se rappelle-t-il encore. «Le premier salaire que j'ai touché était de 350 $ pour la première semaine. Alors que je racontais avec fierté, la femme chez qui je vivais s'est montréé consternée, me rétorquant que le propriétaire du restaurant m'avait sous payé.» Abdelghani Waamrou Parallèlement à son travail, Abdelghani étudie via Internet. Il choisit une filière de d'interprétariat médical et en 2013, il obtient son diplôme de la Western Kentucky University. Après quoi, il combine le travail dans le restaurant et celui dans le domaine de la traduction, où il interprète de l'arabe et l'amazigh vers l'anglais. Dans son travail, Abdelghani doit gérer aussi certaines situations, qui relèvent justement du choc des cultures. «A une occasion, un médecin m'a dit qu'un patient était à l'hôpital en qu'il faisait des mouvements étranges. Tantôt debout, tantôt assis, il parlait tout seul. Le médecin avait l'intention d'exiger que le patient soit présenté à un psychiatre. En essayant de comprendre de quoi il s'agissait, j'ai découvert et lui ai expliqué qu'il ne faisait qu'accomplir ses rites musulmans.» D'immigrant à agent de police En 2014, Abdelghani décide de changer de ville à nouveau en s'installant à Houston, au Texas. Il commence à travailler pour une entreprise d'habillement, tout en postulant pour un emploi dans la police de la ville. «Ils cherchaient de nouvelles recrues qui parlaient des langues étrangères et mon dossier de candidature a été accepté. Après le premier entretien et un examen écrit, j'ai passé trois mois entre les examens médicaux et psychiatriques avant mon admission», se rappelle-t-il. Le Marocain est entré à l'Académie de police en octobre 2015. Il a passé six mois de formation intensive, puis six mois de stage sur le terrain. Après cela, il a officiellement rejoint la police de la ville, pour s'occuper de la lutte contre divers crimes, tels que le vol ou le trafic de drogue. Article modifié le 2021/05/23 à 13h48