ministre espagnole des Affaires étrangères n'a pas souhaité, hier, de répondre à une question portant sur une éventuelle médiation du roi Felipe VI dans la crise avec le Maroc. Ce jeudi, le quotidien El Mundo affirme que Felipe VI «attend des instructions» du chef du gouvernement de coalition de gauche pour contacter directement le roi Mohammed VI. Pedro Sanchez a révélé, mardi dans sa déclaration institutionnelle, qu'il a informé Felipe VI de l'exode de milliers de Marocains vers Ceuta. Les deux ont «analysé» les mesures à prendre pour faire face au «défi», a-t-il expliqué. C'est suite à cette conversation que le monarque a appelé le président de Ceuta, Juan Vivas, pour lui exprimer sa «solidarité». En Espagne, les interventions du roi nécessitent le feu vert du chef de l'exécutif. En septembre dernier, le monarque a été interdit par le gouvernement d'assister à la traditionnelle cérémonie de remise des diplômes aux nouveaux magistrats. Juan Carlos, père Felipe VI, avait d'ailleurs attendu l'arrivée du socialiste de José luis Rodriguez Zapatero au pouvoir, mars 2004, pour se rendre l'année suivante au Maroc. Son prédécesseur, José Maria Aznar, s'y était opposé à cause du conflit sur l'ilot Perejil. Pour mémoire, l'ancien ministre des Affaires étrangères, José Margallo avait immédiatement appelé Felipe VI pour lui demander de désamorcer la crise de l'interception, en août 2014 par une patrouille de la Garde civile, d'un yacht à bord duquel se trouvait le Roi Mohammed VI.